UE 2.6.S5 – Processus psychopathologiques
Université Paris Descartes (75)
Mai 2019

Sujet
Situation 1

Monsieur L., 54 ans, est professeur de sciences physiques dans un collège. Il consulte car il éprouve de grandes difficultés à corriger les copies de ses élèves. Il s’attarde sur des détails, vérifie plusieurs fois toutes les copies de peur d’avoir fait des erreurs. Il se décrit comme très soucieux d’être honnête. Il vit seul, a peu d’amis, entretient avec ses voisins des relations aimables mais distantes. Il n’envisage pas de nouer de nouvelles relations sociales ou de s’investir dans une relation sentimentale. Il n’exprime pas de manque affectif. Il est très curieux du domaine scientifique, passe beaucoup du temps sur internet et accumule des revues scientifiques, qu’il a du mal à ranger. Il n’arrive pas à jeter les objets usagers comme les vêtements. Il reconnait mener une existence monotone et parfois ennuyeuse. Lors de l’entretien, il est aimable, très bien élevé mais remet en question, à plusieurs reprises, le traitement antidépresseur que lui a prescrit son médecin traitant.

 

Question 1 – Parmi les critères suivants, quels sont ceux qui appartiennent aux troubles de la personnalité :

A. Une stabilité des signes dans le temps
B. Une absence de souffrance psychique
C. La difficulté de porter un diagnostic avant le début de l’âge adulte
D. Des troubles intermittents entrecoupés de longues périodes de rémission
E. Des troubles liés à un fonctionnement habituel du sujet

 

Question 2 – Identifier le trouble de la personnalité à évoquer chez Monsieur L. :

A. Paranoïaque
B. Post-traumatique
C. Antisociale
D. Borderline
E. Obsessionnelle compulsive

 

Question 3 – Identifier les signes en faveur de ce trouble de la personnalité :

A. Exprime ses affects, se confie facilement
B. Se dévoue au travail aux dépens de la vie sociale et amicale
C. Est scrupuleux, attaché à la morale
D. Attache beaucoup d’importance aux détails, est perfectionniste
E. A un besoin excessif d’être admiré

 

Question 4 – Parmi les signes suivants, lesquels auraient dû faire évoquer un autre diagnostic en priorité ?

A. Trouble de la mémoire
B. Trouble des fonctions exécutives
C. Aphasie
D. Agnosie
E. Aucune de ces propositions

 

Question 5 – Vous retenez un diagnostic de trouble de la personnalité. Identifier les attitudes thérapeutiques à envisager pour ce patient :

A. L’inciter à pratiquer des loisirs partagés
B. L’interroger sur les évènements du passé dans le but d’identifier la cause des troubles
C. L’inciter à s’exposer et à s’habituer à l’imperfection
D. L’inciter à s’exposer à la fréquentation des autres
E. Doit chercher à identifier ses affects sans les exprimer ni les partager

 

Question 6 – Identifier les conduites à tenir face à la défiance de monsieur L. vis à vis de son traitement anti dépresseur :

A. On doit lui proposer d’emblée de prendre un traitement anxiolytique
B. On doit l’adresser dans un autre service
C. On doit le questionner sur l’origine d’une telle défiance
D. On réfléchit en équipe à l’attitude à adopter vis à vis de ce patient
E. On établit un protocole de recadrage pour ce patient non compliant

 

Situation 2

Madame D 42 ans, se présente en consultation au CMP pour le suivi d’un syndrome dépressif. Au cours de l’entretien, elle se dit très inquiète par rapport à des « difficultés de la marche ». Elle trouve que ses jambes sont devenues « plus lourdes, douloureuses et que sa démarche est moins stable ». Elle se plaint également d’avoir « des fuites urinaires quand elle tousse et que son abdomen est anormalement gonflé ». Dans ce contexte, elle ne se voit pas aller à son travail. L’examen clinique est sans particularité. Malgré tout, elle se montre très préoccupée par ces « problèmes neurologiques et digestifs », se demande s’ils sont réversibles et souhaite au plus vite pouvoir bénéficier d’explorations plus poussées et être adressée à des médecins spécialistes. En effet, elle rapporte que son médecin traitant ne lui a prescrit « que du Xanax® » (traitement anxiolytique).

 

Question 7 – Identifiez les symptômes présentés par Mme D :

A. Plaintes somatiques multiples
B. Idées délirantes de persécution
C. Désorganisation motrice
D. Culpabilité inappropriée
E. Préoccupation excessive pour sa santé

 

Question 8 – Rechercher les autres caractéristiques possibles du trouble de somatisation chez Mme D :

A. Le trouble est produit intentionnellement et il est feint
B. Le trouble se manifeste dans le domaine neurologique et gastro-intestinal
C. Le trouble entraine une algie
D. Le trouble entraine une recherche de soins active
E. Le trouble est associé à une conviction délirante

 

Question 9 – Quels sont les diagnostics différentiels théoriquement envisageables pour ce trouble ?

A. Hallucinations somesthésiques
B. Hypochondrie délirante
C. Simulation
D. Syndrome dépressif
E. Toutes ses propositions sont incorrectes

 

Question 10 – Concernant les troubles somatoformes :

A. Le « déplacement » sur une plainte physique dans un contexte psychologiquement éprouvant est un des mécanismes supposé être à l’origine des troubles somatoformes
B. Tirer avantage de son statut de malade est un « bénéfice primaire » du symptôme
C. Certains troubles somatoformes sont dus à une simulation
D. Les troubles somatoformes peuvent coexister avec une pathologie somatique lésionnelle
E. Les troubles somatoformes surviennent fréquemment à l’occasion d’une situation de stress ou de conflit relationnel

 

Question 11 – Indiquer les complications possibles de ce trouble :

A. Chronicisation
B. Mortalité par suicide
C. Trouble de l’usage d’anxiolytique ou d’antalgique
D. Morbidité liée à des investigations médicales ou chirurgicales injustifiées
E. Aucune de ces propositions

 

Question 12 – Quels traitements sont à privilégier chez cette patiente ?

A. Antidépresseur
B. Anxiolytiques
C. Antalgiques
D. Neuroleptiques
E. Psychothérapie

 

Question 13 – Dans la prise en charge de Mme D, quelles actions infirmières pouvez-vous entreprendre ?

A. Rassurer la patiente en lui disant qu’elle se « stresse inutilement »
B. Se montrer empathique
C. Lui recommander de se présenter systématiquement aux urgences lorsqu’elle présente ces symptômes
D. Rechercher un trouble anxieux ou dépressif associé
E. Savoir valoriser les progrès de Mme D. et les interpréter comme autant de victoires personnelles

 

Question 14 – Identifier les complications possibles d’un trouble lié à l’usage de benzodiazépines :

A. Un syndrome de sevrage
B. Une dépression respiratoire
C. Une rigidité pyramidale
D. Des troubles mnésiques
E. Des dyskinésies

 

Questions à réponse unique et exacte

Question 15 – Le délire paranoïaque :

A. S’accompagne souvent d’un discours désorganisé
B. Se manifeste uniquement par un délire de jalousie
C. Cherche à convaincre pour ne pas être contredit
D. Peut survenir au cours de la schizophrénie
E. Fait partie des troubles dissociatifs

 

Question 16 – Un signe clinique caractérisant un surdosage aux opiacés est :

A. Une mydriase
B. Une tachypnée
C. Une agitation psychomotrice
D. Une hypertension artérielle
E. Un myosis

 

Question 17 – Au sujet de la psychose hallucinatoire chronique :

A. L’hospitalisation sous contrainte est systématique
B. La classe thérapeutique de référence est celle des antidépresseurs
C. L’automatisme mental est très fréquent
D. L’âge moyen de survenu est de 18 à 25 ans
E. Seules les femmes sont susceptibles d’en être atteintes

 

Question 18 – Le mécanisme principal du délire dans la paraphrénie confabulante est :

A. Hallucinatoire
B. Interprétatif
C. Imaginatif
D. L’automatisme mental
E. Intuitif

 

Question 19 – Le passage à l’acte suicidaire chez l’adolescent est :

A. Uniquement lié à un trouble psychiatrique
B. Pathognomonique d’une personnalité antisociale
C. Spécifique de la crise d’adolescence
D. Inquiétant et doit conduire à rechercher une dépression
E. Tout à fait normal en cette période de la vie

 

Question 20 – L’anorexie mentale :

A. Ne se retrouve jamais chez l’homme
B. Nécessite généralement une prise en charge sur une courte période
C. Commence souvent à l’adolescence
D. Nécessite exclusivement un suivi psychiatrique
E. Nécessite obligatoirement une prise en charge à l’hôpital

 

Question 21 – Quel délire est caractérisé par la co-existence d’un monde réel et d’un monde délirant ?

A. Paranoïa
B. Erotomanie
C. Délire de revendication
D. Délire de jalousie
E. Paraphrénie

 

Question 22 – Le traitement médicamenteux dans la prise en charge du syndrome de sevrage de l’alcool comprend les vitamines :

A. B1 PP C
B. K B12 PP
C. A B6 PP
D. B1 B6 PP
E. B1 C D

 

Question 23 – Devant tout état d’agitation, quel facteur déclenchant est à rechercher systématiquement :

A. La conscience des troubles
B. Une cause médicale
C. Un traumatisme psychique dans l’enfance
D. Une désinsertion socio-professionnelle
E. La profession du patient

 

Question 24 – Quel est le produit antagoniste des opiacés ?

A. Le sulfate de protamine
B. La buprenorphine
C. La vitamine K
D. La naloxone
E. Le chlohydrate de méthadone

 

Question 25 – Une expression émotionnelle non congruente au contenu de la pensée correspond à :

A. Une diffluence
B. Un fading
C. Une discordance idéo-affective
D. Un signe de délire
E. Un repli autistique

 

Questions à choix multiples

Question 26 – Parmi les éléments suivants, lesquels caractérisent la personnalité paranoïaque ?

A. Croyance bizarre ou pensée magique influençant le comportement
B. Propos délirants
C. Caractère soupçonneux et tendance envahissante à déformer les évènements en interprétant les actions impartiales ou amicales d’autrui comme hostiles et méprisantes
D. Tendance à surévaluer son importance avec perpétuelle référence à soi-même
E. Vie affective pauvre

 

Question 27 – Les éléments sémiologiques suivants sont caractéristiques du délire paranoïaque :

A. Mécanisme interprétatif
B. Thématique mystique
C. Délire systématisé
D. Adhésion totale
E. Hallucinations fréquentes

 

Question 28 – Parmi les éléments sémiologiques suivants, quels sont ceux en faveur d’un diagnostic de délirium tremens ?

A. Désorientation temporo-spatiale
B. Hémiplégie
C. Troubles de la vigilance
D. Hallucinations visuelles
E. Une mydriase bilatérale

 

Question 29 – Les signes cliniques caractérisant un surdosage aux opiacés sont :

A. Une mydriase
B. Une tachypnée
C. Une somnolence pouvant aller jusqu’au coma
D. Une hypertension artérielle
E. Un myosis bilatéral serré et aréactif

 

Question 30 – Les signes cliniques correspondant au syndrome de sevrage aux opiacés sont :

A. Un myosis
B. Des frissons
C. Une bradypnée voire une apnée
D. Une rhinorrhée
E. Des myalgies

 

Question 31 – Indiquez les critères qui permettent de définir le concept de dépendance à un produit : 

A. Préoccupation fréquente pour le produit ou l’activité qui prépare à sa consommation
B. Amélioration des performances dans les activités sociales, professionnelles, familiales du fait du comportement
C. Engagement plus intense ou plus long que prévu dans le comportement
D. Efforts répétés et infructueux pour réduire ou arrêter le produit
E. Consommation maitrisée

 

Question 32 – Les indications d’hospitalisation pour un sevrage de l’alcool sont :

A. Refus du patient de se sevrer
B. Antécédents de crises convulsives à l’arrêt de l’alcool
C. Tristesse de l’humeur
D. Situation de précarité sociale
E. Antécédent de délirium tremens

 

Question 33 – La démence est une :

A. Forme grave de schizophrénie
B. Pathologie brutale et réversible
C. Pathologie insidieuse et irréversible
D. Pathologie touchant l’adulte jeune
E. Pathologie liée à une détérioration des fonctions cognitives

 

Question 34 – Le syndrome confusionnel est caractérisé par :

A. Une désorientation temporo-spatiale
B. Une fluctuation des troubles dans la journée
C. Un délire systématisé
D. Une anxiété avec perplexité
E. Des hallucinations systématiques

 

Question 35 – Les élements suivants caractérisent le trouble de conversion :

A. Une altération d’une fonction sensorielle ou de la motricité volontaire
B. Une atteinte ou un déficit somatique avéré
C. Une apparition ou aggravation des symptômes après des conflits ou d’autres facteurs de stress
D. Un retentissement fonctionnel ou socio-professionnel
E. Une détermination consciente du choix du symptôme

 

Question 36 – Le traitement de la dépression chez l’enfant :

A. Passe systématiquement par un traitement antidépresseur
B. Nécessite obligatoirement une hospitalisation
C. Privilégie les actions psychothérapeutiques et environnementales
D. Peut impliquer un travail de restauration du lien mère enfant
E. Peut comprendre les mêmes traitements antidépresseurs que ceux utilisés chez l’adulte

 

Question 37 – Vous prenez en charge au service d’accueil et d’urgence une jeune fille âgée de 16 ans pour une scarification de l’avant-bras gauche. Après examen clinique, les éléments suivants vous semblent de bon pronostic :

A. C’est la première fois que cette adolescente se scarifie
B. Elle vous apprend qu’elle fume tous les soirs trois à quatre joints pour trouver le sommeil
C. Elle vous dit que tout va bien, hormis une dispute avec son petit ami qui a précédé la scarification
D. Ses parents attendent tous les deux dans la salle d’attente la suite de la prise en charge
E. Elle vous parle avec passion de certains centres d’intérêt

 

Question 38 – Le syndrome maniaque se caractérise par :

A. Une altération de l’humeur qui devient triste
B. Un sommeil et un appétit préservés
C. Une désinhibition comportementale et pulsionnelle
D. Une augmentation de l’estime de soi
E. Une fatigabilité

 

Question 39 – L’hypomanie :

A. Altère moins profondément le fonctionnement de l’individu que la manie
B. Est plus brève que la manie
C. Est plus longue que la manie
D. Associée à une dépression caractérisée, constitue une forme de trouble bipolaire
E. Evolue toujours vers la manie

 

Question 40 – Parmi les réponses suivantes, quelles sont celles qui témoignent d’une prise en charge optimisée d’un patient en état maniaque ?

A. Etre calme, patient et bienveillant
B. Ne pas s’opposer aux demandes inappropriées du patient
C. Se montrer ferme mais sans dureté
D. Faire preuve d’indifférence
E. Expliquer la nécessité des soins au patient

 

Question 41 – Les signes qui caractérisent le mérycisme sont :

A. Le goût ou le dégoût de certains aliments
B. L’ingestion de substances non nutritives
C. Une régurgitation active des aliments
D. Des mâchonnements répétés
E. Des vomissements systématiques

 

Question 42 – Le mouvement de psychothérapie institutionnelle :

A. Vise à soigner le patient en l’intégrant à l’institution
B. Repose sur les théories psychanalytiques
C. Repose sur le modèle cognitivo-comportemental
D. Elimine toute référence à la psychiatrie
E. Ne vise à soigner que l’institution

 

Question 43 – La prise de conscience des attitudes et contre-attitudes des soignants lors des soins :

A. A une incidence thérapeutique
B. Permet de mieux connaitre son patient
C. Est une perte de temps pour les soins techniques
D. Peut éviter certains accidents dans la prise en charge des patients
E. Ne concerne que les médecins

 

Question 44 – La psychiatrie publie est organisée autour de la notion de secteur qui :

A. Couvre une aire géographique d’environ 70 000 habitants en moyenne
B. Comporte nécessairement une unité d’hospitalisation
C. Prévoit que la même équipe pluriprofessionnelle accomplisse des missions de prévention, de soins et de suivi
D. Impose aux patients de consulter un psychiatre dans sa zone d’habitation
E. N’accueille que des personnes domiciliées sur le territoire qu’il couvre

 

Question 45 – Parmi les signes cliniques suivants, lesquels constituent des signes d’alerte pour le repérage précoce de l’autisme infantile avant la deuxième année de vie ?

A. Absence de sourire-réponse vers 2-3 mois
B. Pas d’imitation
C. Angoisse de l’étranger
D. Présence d’un pointage proto-déclaratif
E. Absence de jeu de « faire semblant »

 

Question 46 – Parmi les propositions suivantes, lesquelles sont vraies ?

A. L’usage des benzodiazépines peut augmenter les risques de chute et de confusion
B. L’usage des benzodiazépines peut entraîner un risque de dépendance
C. Un traitement par lithium nécessite une surveillance régulière de la lithiémie
D. L’usage des antidépresseurs peut entraîner un risque de dépendance
E. La mise en place d’un traitement antidépresseur peut révéler un trouble bipolaire

 

Question 47 – La personnalité antisociale comporte l’un ou plusieurs des traits suivants :

A. Instabilité psychosociale
B. Attitude charmeuse et détendue, contact volontiers obséquieux et flatteur
C. Tendance à faire des projets conformistes
D. Attitude de méfiance vis-à-vis des autres
E. Attitude rigide et rancunière

 

Question 48 – Au sujet des troubles psychotiques :

A. Ils sont caractérisés par une perturbation de l’expérience de la réalité
B. Des idées de persécution peuvent être présentes
C. Il peut exister des hallucinations
D. La conscience des troubles est habituelle
E. Tous les neuroleptiques sont efficaces sur tous les symptômes psychotiques

 

Question 49 – Dans la personnalité borderline, on retrouve typiquement :

A. Un émoussement de l’affectivité
B. Une instabilité émotionnelle
C. Un abandonnisme
D. Des relations interpersonnelles intenses et instables
E. Un sentiment de vide

 

Question 50 – Le trouble bipolaire :

A. Désigne la récidive d’épisodes dépressifs caractérisés
B. Est généralement marqué par l’alternance d’épisodes dépressifs caractérisés et d’épisodes hypomaniaques ou maniaques
C. Est à l’origine d’une mortalité plus élevée que dans la population générale
D. A un pronostic amélioré par les traitements régulateurs de l’humeur
E. Correspond à une alternance de cycles de délire paranoïaque et délire paranoïde

 


Source: Université Paris Descartes