UE 2.6.S5 – Processus psychopathologiques
Université Paris Descartes (75)
Janvier 2019

Sujet
Situation 1

Mme C., âgée de 56 ans, est hospitalisée pour la prise en charge d’un épisode dépressif caractérisé. Elle rapporte des douleurs buccales « comme des brûlures » et une « sécheresse buccale » non améliorée par le Sulfarlem® (traitement d’appoint de l’hyposialie). La patiente indique que ses douleurs sont plus importantes lorsqu’elle se sent anxieuse ou déprimée. Elle a consulté plusieurs médecins spécialistes pour obtenir des explorations plus approfondies et des « antalgiques plus puissants ». A chaque fois, l’examen clinique et les examens réalisés étaient normaux. Très gênée par ses symptômes, elle s’est beaucoup isolée, se prive de repas avec ses amis et a préféré démissionner de son travail. Elle ne s’alimente plus que de nourriture mixée afin de limiter les douleurs. Depuis l’apparition des troubles, elle prend du Lexomil® (traitement anxiolytique).

Lors de l’hospitalisation, les symptômes s’améliorent avec le traitement antidépresseur. Cependant, elle demande régulièrement au psychiatre de nouvelles explorations et être adressée à d’autres médecins spécialistes.

 

Question 1 – Identifier les symptômes présentés par Mme C :

A. Plaintes somatiques multiples
B. Simulation
C. Recherche active de soins
D. Retentissement socio-professionnel
E. Déni des troubles

 

Question 2 – Rechercher les autres caractéristiques possibles du trouble de somatisation chez cette patiente :

A. Le trouble est produit intentionnellement et il est feint
B. Le trouble se manifeste dans le domaine gastro-intestinal
C. Le trouble entraîne une algie
D. Une cause gastro-intestinale est souvent retrouvée
E. Une cause neurologique est souvent retrouvée

 

Question 3 – Rechercher les diagnostics différentiels envisageables chez Mme C :

A. Hallucinations somesthésiques
B. Hypochondrie délirante
C. Toutes ses propositions sont incorrectes
D. Syndrome dépressif
E. Trouble factice

 

Question 4 – Concernant les troubles somatoformes, identifier les propositions qui sont exactes :

A. Le « déplacement » sur une plainte physique dans un contexte psychologiquement éprouvant est un des mécanismes supposé être à l’origine des troubles somatoformes
B. Tirer avantage de son statut de malade est un « bénéfice primaire » du symptôme
C. Certains troubles somatoformes sont dus à une simulation
D. Les troubles somatoformes peuvent coexister avec une pathologie non psychiatrique
E. Les troubles somatoformes surviennent fréquemment à l’occasion d’une situation de stress ou de conflit relationnel

 

Question 5 – Indiquer les complications possibles de ce trouble :

A. Chronicité du trouble
B. Mortalité par suicide
C. Trouble de l’usage d’anxiolytique ou d’antalgique
D. Morbidité liée à des investigations médicales ou chirurgicales injustifiées
E. Toutes ses propositions sont incorrectes

 

Question 6 – Quels traitements sont à privilégier chez cette patiente ?

A. Antidépresseur
B. Anxiolytiques
C. Antalgiques
D. Neuroleptiques
E. Psychothérapie

 

Question 7 – Dans la prise en charge de Mme C, quelles actions infirmières pouvez-vous entreprendre ?

A. Rassurer Mme C. en lui disant qu’elle se « stresse inutilement »
B.  Se montrer empathique
C. Lui recommander de se présenter systématiquement aux urgences lorsqu’elle présente ces symptômes
D.  Rechercher un trouble anxieux ou dépressif associé
E. Savoir valoriser les progrès de Mme C. et les interpréter comme autant de victoires personnelles

 

Question 8 – Identifier les complications possibles d’un trouble lié à l’usage des benzodiazépines

A. Un syndrome de sevrage
B. Une dépression respiratoire
C. Une rigidité pyramidale
D. Des troubles mnésiques
E. Des dyskinésies

 

Question 9 – Identifier les complications possibles d’un trouble lié à l’usage de la morphine

A. Un syndrome de sevrage
B. Une dépression respiratoire
C. Des nausées
D. Développement d’une tolérance à la morphine
E. Des dyskinésies

 

Situation 2

Monsieur L., 47 ans, est fonctionnaire et travaille dans une administration. Il consulte du fait de conflits répétés avec sa hiérarchie. Il se décrit comme étant très susceptible et supporte mal les critiques. Il est obsédé par l’injustice. Quelques années auparavant, il a attaqué en justice le syndic de sa copropriété pour malversation. Débouté, il est resté rancunier vis-à-vis de ses voisins qui ont refusé de se rejoindre à lui dans cette démarche judiciaire. Plus récemment, il a été « consterné » par le manque de professionnalisme de l’entreprise qui a réalisé des travaux dans son appartement, et souhaite demander des indemnités pour malfaçon. Sa compagne l’a quitté il y a plusieurs mois car elle lui reprochait de lui faire régulièrement des « scènes de jalousie » injustifiées.

 

Question 10 – Parmi les termes suivants, indiquer ceux qui désignent un type de trouble de la personnalité :

A. Paranoïaque
B. Post-traumatique
C. Antisociale
D. Borderline
E. Schizophrénique

 

Question 11 – Identifier les critères appartenant aux troubles de la personnalité :

A. Une absence de souffrance psychique
B. Une stabilité des signes dans le temps
C. La difficulté de porter un diagnostic avant le début de l’âge adulte
D. Des troubles intermittents entrecoupés de longues périodes de rémission
E. Des troubles liés à un fonctionnement habituel du sujet

 

Question 12 – Identifier le trouble de la personnalité à évoquer chez Monsieur L :

A. Paranoïaque
B. Post-traumatique
C. Antisociale
D. Borderline
E. Schizophrénique

 

Question 13 – Identifier les signes en faveur de ce trouble de la personnalité

A. Exprime ses affects, se confie facilement
B. Est obsédé par l’injustice et a recourt à la justice
C. Est rancunier
D. Manifeste une jalousie importante
E. Est susceptible

 

Question 14 – Quels sont les éléments qui caractérisent la personnalité paranoïaque ?

A. Croyance bizarre ou pensée magique influençant le comportement
B. Propos délirants
C. Caractère soupçonneux et tendance envahissante à déformer les évènements en interprétant les actions impartiales ou amicales d’autrui comme hostiles et méprisantes
D. Tendance à surévaluer son importance avec perpétuelle référence à soi-même
E. Vie affective pauvre

 

Question 15 – Identifier les attitudes thérapeutiques pour ce patient :

A. Une thérapie d’affirmation de soi est à proposer
B. Favoriser la lutte contre le sentiment permanent d’insécurité
C. Favoriser le développement de l’empathie
D. Aider le patient dans ses démarches judiciaires
E. « Recadrer » le patient

 

Questions à réponse unique et exacte

Question 16 – Les bouffées délirantes présentent comme caractéristique :

A. De revêtir une évolution chronique
B. Des idées délirantes toujours systématisées
C. L’absence de troubles émotionnels
D. De survenir surtout au cours d’une démence sénile
E. De comporter des mécanismes et des thèmes délirants polymorphes

Question 17 – Citer la caractéristique permettant de différencier l’hypomanie de la manie :

A. Moindre retentissement fonctionnel
B. Sujets plus jeunes
C. Durée plus longue
D. Age de début plus précoce
E. Absence d’insomnie

 

Question 18 – Les troubles phobiques appartiennent aux troubles :

A. Psychotiques
B. De l’humeur
C. Du développement
D. Anxieux
E. Bipolaires

 

Question 19 – Lorsqu’un patient atteint d’un trouble obsessionnel dit « réussir à contenir ses rituels », alors qu’ils prennent de plus en plus de temps dans sa vie quotidienne, il s’agit :

A. De la projection
B. De la dénégation
C. D’un lapsus
D. D’un déplacement
E. D’un refoulement

 

Question 20 – Dans l’anorexie mentale, citez la triade symptomatique des trois A :

A. Amaigrissement, asthénie, anorexie
B. Anorexie, amaigrissement, aménorrhée
C. Amaigrissement, asthénie, acromégalie
D. Acromégalie, asthénie, aphagie
E. Amaigrissement, anorexie, acromégalie

 

Question 21 – Quel est le produit antagoniste des opiacés ?

A. Le sulfate de protamine
B. La buprenorphine
C. La vitamine K
D. La naloxone
E. Le chlohydrate de méthadone

 

Question 22 – Une expression émotionnelle non congruente au contenu de la pensée correspond à :

A. Une diffluence
B. Un fading
C. Une discordance idéo-affective
D. Un signe de délire
E. Un repli autistique

 

Question 23 – Les hallucinations et le délire entrent dans le cadre des symptômes :

A. Positifs
B. Négatifs
C. Déficitaires
D. Autistiques
E. De désorganisation

 

Question 24 – Citer un élément de surveillance de tout traitement neuroleptique :

A. Pli cutané
B. Reflexe pupillaire
C. Température
D. Bandelette urinaire
E. Numération formule sanguine

 

Question 25 – Par définition un délire aigu dure moins :

A. D’une semaine
B. De deux semaines
C. D’un mois
D. De 3 mois
E. De 6 mois

 

Question 26 – Parmi les thématiques délirantes suivantes, laquelle est classique au cours d’un délire passionnel de revendication ?

A. Culpabilité
B. Transformation corporelle
C. Mystique
D. Préjudice
E. Messianique

 

Question 27 – Les psychoses non dissociatives se distinguent de la schizophrénie par :

A. Un début avant 20 ans
B. L’absence d’évolution déficitaire
C. Un discours souvent hermétique
D. Une absence de critique du délire
E. L’atteinte exclusive des femmes

 

Questions à choix multiples

Question 28 – Dans la prise en charge des troubles de l’usage de substances, il est primordial : 

A. D’argumenter avec insistance pour convaincre le patient de rester abstinent
B. D’attendre que le patient soit motivé pour commencer les soins
C. D’explorer le retentissement somatique
D. D’explorer le retentissement social
E. De rechercher une comorbidité psychiatrique

 

Question 29 – Parmi les éléments sémiologiques suivants, quels sont ceux en faveur d’un diagnostic de délirium tremens ?

A. Désorientation temporo-spatiale
B. Hémiplégie
C. Troubles de la vigilance
D. Hallucinations visuelles
E. Mydriase bilatérale

 

Question 30 – Dans le cadre d’une suspicion de démence, citez les diagnostics différentiels les plus fréquents :

A. Dépression
B. Schizophrénie
C. Psychose hallucinatoire chronique
D. Confusion
E. Trouble de la personnalité

 

Question 31 – Parmi les caractéristiques suivantes, lesquelles sont retrouvées dans le trouble de personnalité histrionique ?

A. Réactivité émotionnelle peu marquée
B.  Hypertrophie du moi
C. Suggestibilité
D. Désir d’être au centre de l’attention
E. Inhibition relationnelle et sociale

 

Question 32 – Les signes suivants sont caractéristiques d’une phobie sociale :

A. Peur intense qui survient dans certaines situations sociales
B. Anticipation anxieuse
C. Absence de reconnaissance du caractère excessif de la situation anxiogène
D. Conduites d’évitement
E. Attitudes de type contra-phobique

 

Question 33 – Parmi les troubles suivants, lesquels correspondent aux grands types de troubles anxieux ?

A. Phobie sociale
B. Etat de stress post-traumatique
C. Schizophrénie
D. Troubles des conduites alimentaires
E. Phobies spécifiques

 

Question 34 – La dépression anaclitique :

A. Se manifeste par une agitation importante du bébé
B. Se manifeste par un bébé prostré et abattu
C. Se manifeste par un retard dans le développement psychomoteur du bébé
D. Se produit dans des situations de carences familiales importantes
E. N’altère pas la curiosité et l’éveil du bébé

 

Question 35 – Le traitement de la dépression chez l’enfant :

A. Comprend systématiquement un traitement médicamenteux antidépresseur
B. Nécessite obligatoirement une hospitalisation
C. Privilégie les actions psychothérapeutiques et environnementales
D. Peut impliquer un travail de restauration du lien mère-enfant
E. Utilise les mêmes médicaments antidépresseurs à la même posologie que chez l’adulte

 

Question 36 – Parmi les signes suivants, lesquels caractérisent le tableau clinique d’état de stress post-traumatique ?

A. Délire paranoïaque
B. Evitement
C. Bizarreries
D. Cauchemars
E. Reviviscences

 

Question 37 – Dans la personnalité borderline, on retrouve typiquement :

A. Un sentiment de vide
B. Un émoussement de l’affectivité
C. Une instabilité émotionnelle
D. Un caractère soupçonneux
E. Un perfectionnisme qui entrave l’achèvement des tâches

 

Question 38 – Dans la personnalité antisociale, on retrouve typiquement :

A. Une intolérance à la frustration
B. Une perception de soi comme socialement incompétent
C. Un mépris des règles et des contraintes sociales
D. Un risque élevé de consommation de toxiques
E. Un risque d’évolution vers un délire paranoïaque

 

Question 39 – Dans la peur d’une dysmorphie corporelle :

A. Il s’agit d’une préoccupation concernant un défaut imaginaire de l’apparence physique
B. Il y a une souffrance cliniquement significative
C. Elle est fréquente chez la personne âgée
D. Le patient peut tenter de masquer son défaut et mettre en place un certain nombre de conduites d’évitement
E. Le patient évite de se regarder dans le miroir

 

Question 40 – Les éléments et symptômes suivants relèvent d’une psychose hallucinatoire chronique :

A. Présence d’un automatisme mental avec syndrome d’influence
B. Début brutal à la suite d’un évènement traumatique
C. Apparition des troubles plutôt chez des femmes de moins de 35 ans
D. Hallucinations auditives ou cénesthésiques prédominantes
E. Absence totale d’anxiété

 

Question 41 – Parmi les symptômes suivants, certains sont caractéristiques d’un trouble schizophrénique paranoïde débutant chez le sujet jeune :

A. Humeur euphorique
B. Idées délirantes de persécution ou mystiques
C. Hallucinations intrapsychiques
D. Trouble des fonctions exécutives
E. Discordance idéo-affective

 

Question 42 – La psychose puerpérale :

A. Survient chez une jeune maman plusieurs mois après l’accouchement
B. Peut se compliquer d’un suicide ou d’un infanticide
C. Evolue généralement vers un trouble schizophrénique
D. Comporte une thématique délirante centrée sur l’enfant
E. Peut justifier d’une sismothérapie dans certains cas

 

Question 43 – Au sujet de la dépression de l’enfant :

A. Il s’agit de tableaux cliniques similaires à la dépression de l’adulte
B. Une perspective développementale est nécessaire pour appréhender la clinique de la dépression chez l’enfant
C. Tout comme chez l’adulte, une rupture avec le comportement antérieur est retrouvée
D. Un évènement ayant valeur de perte est souvent retrouvé comme facteur déclenchant
E. La dépression de l’enfant n’apparaît qu’après l’âge de 6 ans

 

Question 44 – Le passage à l’acte chez l’adolescent :

A. Peut être compris comme un appel adressé à l’adulte
B. Signe toujours l’entrée dans la pathologie mentale chronique
C. Est le plus souvent synonyme de délinquance
D. Peut révéler une dépression
E. Peut être favorisé par des modèles identificatoires

 

Question 45 – La dépression à l’adolescence :

A. Est habituelle et fait partie du processus habituel de l’adolescence
B. Est en tout point similaire à la dépression de l’adulte
C. S’accompagne souvent de difficultés scolaires
D. Est souvent associée à des comorbidités médicales psychiatriques et non psychiatriques
E. Est synonyme de crise d’adolescence

 

Question 46 – Dans les troubles du comportement alimentaire, les comportements compensatoires :

A. Visent à limiter la prise de poids
B. Peuvent consister en une prise de médicaments laxatifs
C. Correspondent à des prises alimentaires pour compenser les vomissements
D. Peuvent être responsables de complications cardiaques
E. Permettent l’amélioration clinique du patient

 

Question 47 – En cas de troubles du comportement alimentaire accompagnés de vomissements, quels sont les examens importants à réaliser ? 

A. Un gaz du sang
B. Un électrocardiogramme
C. Une kaliémie
D. Une Numération Formule Sanguine
E. Un scanner thoraco-abdominal

 

Question 48 – Le traitement médicamenteux du sevrage de l’alcool comprend :

A. De l’aspirine
B. Une benzodiazépine
C. Un rééquilibrage hydro-électrolytique
D. De la vitamine K
E. Des vitamines B1 B6 PP

 

Question 49 – Quels sont les signes de surdosage d’un traitement par lithium ?

A. Une hypothermie
B. Des troubles digestifs
C. Des tremblements
D. Un trouble de la conscience
E. Un syndrome cérébelleux

 

Question 50 – Les trois grandes catégories de signes cliniques dans l’autisme infantile sont :

A. Des symptômes délirants
B. Une altération qualitative de la socialisation
C. Des troubles du sommeil
D. Une altération qualitative de la communication
E. Des intérêts restreints et des troubles du comportement

 


Source: Université Paris Descartes