UE 2.11.S1 – Pharmacologie et thérapeutiques
Université de Bordeaux (33)
Janvier 2021

Sujet
Cas clinique n°1

Monsieur PAC, 70 ans, est adressé en consultation de rhumatologie car il souffre depuis un mois d’arthromyalgies avec réveils nocturnes multiples et dérouillage matinal de trois heures. Il a pris jusqu’alors, pour soulager ses douleurs, du paracétamol qu’il a remplacé par de l’Ibuprofène, n’étant pas suffisamment soulagé par le Paracétamol.

 

Question n°1 – Concernant les médicaments en général, indiquez la (les) réponse(s) exacte(s) :

A. Il est composé d’un ou plusieurs principes actifs et d’excipients
B. L’adjonction d’excipients permet d’augmenter l’activité du médicament
C. Les excipients sont dénués d’action pharmacologique
D. Les principales données sur les spécialités sont précisées dans le résumé des caractéristiques du produit
E. Le médicament générique est moins actif que le médicament princeps

 

Question n°2 – Concernant la personne âgée, indiquez la (les) réponse(s) exacte(s) :

A. Les fonctions hépatiques et rénales sont altérées
B. La posologie des médicaments excrétés sous forme inchangée par le rein ne nécessite pas d’adaptation
C. Un défaut d’élimination peut être à l’origine de pathologie iatrogène médicamenteuse
D. L’ajustement de posologie a pour objectif de maintenir les concentrations du principe actif dans la zone thérapeutique
E. Le risque d’interactions médicamenteuses augmente avec le nombre de médicaments prescrits

 

Question n°3 – Concernant les différentes formes galéniques contenant du paracétamol, indiquez la (les) réponse(s) exacte(s) :

A. La forme comprimé effervescent est une forme à libération accélérée
B. La forme lyophilisat oral présente une phase biopharmaceutique plus longue que la forme comprimé pelliculé
C. Dans le cas d’une forme orodispersible, la prise ne nécessite pas de verre d’eau et la libération du principe actif est rapide
D. Avec la forme poudre pour solution buvable en sachet, la phase biopharmaceutique ne comporte pas d’étape de libération et de dissolution
E. Dans le cas des comprimés oraux, la phase biopharmaceutique est constituée, dans l’ordre chronologique, des étapes suivantes : Libération-Absorption-Distribution

 

Question n°4 – Concernant la pharmacocinétique du paracétamol, indiquez la (les) réponse(s) exacte(s) :

A. Il est peu métabolisé par le foie
B. Une partie de ses métabolites sont des glycuroconjugués
C. Les métabolites du paracétamol sont plus liposolubles que le paracétamol
D. Il faut faire attention aux posologies chez les insuffisants hépatiques
E. La biodisponibilité absolue du paracétamol par voie orale est supérieure à 100%

 

Question n°5 – Concernant l’ibuprofène, indiquez la (les) réponse(s) exacte(s) :

A. Il s’agit d’un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS)
B. La plupart de  ses effets sont liés à une inhibition de la synthèse des prostaglandines
C. Il possède des propriétés antalgiques mais pas antipyrétiques
D. Il est contre-indiqué en cas d’ulcère gastroduodénal
E. Il est contre-indiqué pendant toute la durée de la grossesse

 

Question n°6 – Concernant les risques d’interactions avec le traitement par les AINS, indiquez la (les) réponse(s) exacte(s) :

A. Elles sont d’ordre pharmacodynamique
B. Elles sont d’ordre pharmacocinétique
C. Le risque d’insuffisance rénale induit par les AINS est majoré par des médicaments cardiovasculaires comme les IEC (inhibiteurs de l’enzyme de conversion)
D. La prise concomitante d’AINS et d’anticoagulants peut augmenter le risque hémorragique digestif
E. Des inhibiteurs enzymatiques du cytochrome P450 peuvent réduire l’efficacité de l’antalgie

 

Concernant Monsieur PAC, le diagnostic de polyarthrite rhumatoïde est posé. Une corticothérapie par la prednisone 0,3 mg/kg/jour est instaurée.

 

Question n°7 – Concernant les glucocorticoïdes, indiquez la (les) réponse(s) exacte(s) :

A. Ils ont 3 propriétés : anti-inflammatoires, anti-allergiques et immunosuppresseurs
B. Leur profil de sécurité d’emploi est identique quelle que soit la durée du traitement
C. Les cures prolongées de glucocorticoïdes exposent à un risque d’ostéoporose cortico-induite
D. Les cures prolongées de glucocorticoïdes exposent à des complications métaboliques
E. Les cures prolongées de glucocorticoïdes exposent à une atrophie des glandes surrénales

 

Question n°8 – Quelles sont les règles encadrant l’utilisation des glucocorticoïdes ? (Indiquez la (les) réponse(s) exacte(s))

A. Le traitement doit toujours se faire à la dose la plus faible et la durée la plus courte
B. Il faut favoriser le fractionnement des prises pour limiter les complications
C. Il faut surveiller systématiquement le poids et la pression artérielle en cas de traitement prolongé
D. Il n’y a pas de surveillance biologique particulière
E. A l’arrêt, en cas de traitement prolongé, la diminution progressive des doses permet de réduire les risques liés à la corticodépendance

 

Question n°9 – Quelles sont parmi les molécules suivantes celles, qui, prises au long cours, peuvent induire un syndrome de sevrage à l’arrêt trop brutal de la substance ? (Indiquez la (les) réponse(s) exacte(s)).

A. Tramadol
B. Acide acétylsalicylique
C. Naloxone
D. Paracétamol
E. Morphine

 

Question n°10 – Monsieur PAC est hospitalisé pour des malaises à répétitions. Un diabète est diagnostiqué et le médecin suspecte un diabète induite par le traitement par corticoïdes. Qu’en pensez-vous ? (Indiquez la (les) réponse(s) exacte(s)). 

A. Il s’agit alors d’un effet indésirable médicamenteux
B. Il faut déclarer cet évènement à la Haute Autorité de Santé
C. La déclaration de cet évènement n’est pas nécessaire car il s’agit d’un effet attendu avec ces médicaments
D. C’est un effet considéré comme grave en pharmacovigilance
E. Il est inutile de déclarer quoi que ce soit en l’absence d’erreur médicamenteuse

 

Question n°11 – Monsieur PAC est mis sous insuline IV (intraveineuse) pour le traitement en urgence de ce diabète. A propos de la voie intraveineuse, indiquez la (les) réponse(s) exacte(s) :

A. Il peut s’agir d’une voie d’urgence
B. La biodisponibilité est de 100%
C. Elle permet l’administration de molécules dégradées par voie orale
D. Elle permet l’administration de solutions hypotoniques
E. Elle permet l’administration de préparations obligatoirement stériles

 

Cas clinique n°2

Vendredi soir, il est 21h, Maxime 3 ans, 15kg, se présente aux urgences pédiatriques avec son papa. Maxime vient de se coincer deux doigts de la main dans la portière de la voiture. Il existe un hématome douloureux et un des ongles est arraché. La douleur est estimée à 6 sur l’échelle des visages.

Après examen clinique et radiographique qui confirme l’absence de fracture, l’interne de garde prescrit à l’enfant.

  • Topalgic® (Tramadol) 100mg/ml sol buvable : 1mg/kg, 4fois/j
  • Doliprane® (Paracétamol) 2,4% suspension buvable : 1 dose poids, 3 fois/j

 

Question n°11 – A propos du Doliprane® (Paracétamol), indiquez la (les) réponse(s) exacte(s) :

A. C’est un AINS
B. C’est un antalgique de palier 2
C. Il est utilisable dès la naissance
D. Il possède une action antipyrétique
E. Un surdosage peut entraîner une hépatite grave potentiellement fatale

 

Question n°13 – A propos de la forme suspension buvable, indiquez la (les) réponse(s) exacte(s) : 

A. Il s’agit d’une forme dispersée
B. La préparation doit répondre au critère de limpidité
C. La préparation est constituée de deux phases liquides non miscibles
D. Une des instabilités possibles est la sédimentation
E. La voie d’administration est la voie buccale

 

Question n°14 – A propos de la dose quotidienne de Paracétamol recommandée chez l’enfant (indiquez la réponse exacte) :

A. 30 mg/kg/jour
B. 60 mg/kg/jour
C. 80 mg/kg/jour
D. 100 mg/kg/jour
E. 120 mg/kg/jour

 

Question n°15 – A propos du tramadol, indiquez la (les) réponse(s) exacte(s) :

A. C’est un AINS
B. C’est un antalgique de palier 2
C. C’est un antagoniste des récepteurs morphiniques
D. Il peut être à l’origine de troubles digestifs
E. C’est un opioïde

 

Question n°16 – Une goutte de solution buvable de Topalgic® 100mg/ml contient 2,5 mg de chlorhydrate de tramadol. Combien de gouttes de Topalgic® faut-il administrer à Maxime à chaque prise ? (Indiquez la (les) réponse(s) exacte(s)).

A. 4 gouttes
B. 6 gouttes
C. 8 gouttes
D. 10 gouttes
E. 12 gouttes

 

Dimanche soir, la maman de Maxime revient affolée aux urgences. Le petit Maxime est très confus et a vomi 3 fois en fin d’après-midi. En reprenant l’interrogatoire avec la maman, elle vous rapporte que le papa a administré 15 gouttes, 4 fois par jour de tramadol soit 60 gouttes/jour depuis 48 heures. Il a confondu la posologie du paracétamol (dose/poids) et la posologie du tramadol.

 

Question n°17 – Qu’en pensez-vous ? Indiquez la(les) réponse(s) exacte(s) :

A. Il s’agit d’une erreur de prescription
B. Il s’agit d’une erreur d’administration
C. Une erreur médicamenteuse est évitable
D. L’enfant présente des signes de surdosage en tramadol
E. L’interne aurait dû prescrire des comprimés de tramadol pour éviter cette erreur

 

Au moment de partir, la maman de Maxime en profite pour vous interroger sur la contraception. Jusqu’à il y a quelques mois, sa contraception orale était Cerazette® (désogrestrel).

 

Question n°18 – A propos de Cerazette® (désogestrel), indiquez la(les) réponse(s) exacte(s) :

A. C’est une pilule oestroprogestative
B. Elle est contre-indiquée chez une patiente fumeuse
C. Elle peut être à l’origine de spotting ou d’irrégularités de saignements
D. C’est une pilule à prendre en continu
E. Elle peut être renouvelée par un(e) IDE pour une durée maximale d’un an, si l’ordonnance date de moins de 2 ans

 

Depuis 4 mois, elle n’a plus de contraception orale, elle utilise seulement des préservatifs avec le papa de Maxime. Hier soir, lors d’un rapport sexuel, le préservatif a craqué et elle craint une grossesse. Elle souhaiterait obtenir la contraception d’urgence Norlevo® (Lévonorgestrel).

 

Question n°18 – A propos de Norlevo® (Lévonorgestrel), indiquez la(les) réponse(s) exacte(s) :

A. C’est un médicament disponible uniquement sur ordonnance
B. C’est une contraception d’urgence efficace à 100%
C. Elle est efficace jusqu’à 5 jours après un rapport non protégé
D. Elle est gratuite pour les mineurs
E. Elle doit être prise le jour présumé de l’ovulation

 

La maman de Maxime trouve le préservatif contraignant mais ne veut plus de contraception hormonale.

 

Question n°20 – Dans ce contexte, quelle(s) méthode(s) contraceptive(s) pourrai(en)t lui être proposée(s) ? Indiquez la(les) réponse(s) exacte(s) :

A. DIU au cuivre
B. DIU au lévonorgestrel
C. Implant contraceptif
D. Patch contraceptif
E. Anneau vaginal (Nuvaring®)

 

Cas clinique n°3

Vous prenez en charge dans votre service Madame Z. âgée de 85 ans. Elle est traitée par Coumadine (antivitamine K) 2 mg/jour pour trouble du rythme du coeur (fibrillation auriculaire).

 

Question n°21 – De façon générale, les personnes âgées présentent souvent des troubles de la déglutition. Quelle(s) solution(s) peut proposer le médecin ? Indiquez la(les) réponse(s) exacte(s) :

A. Ouvrir la capsule et mélanger le contenu avec une comporte qui devra être avalée entièrement et rapidement
B. Broyer un comprimé LP s’il est trop gros à avaler
C. Proposer un comprimé orodispersible qui se désagrégera dans la bouche au lieu d’un comprimé à avaler
D. Fragmenter un comprimé gastro-résistant s’il est trop gros à avaler
E. Broyer un comprimé à libération conventionnelle, il n’y a pas de risque de modifier la mise à disposition du principe actif

 

Question n°22 – Concernant les antivitamines K (AVK), indiquez la(les) réponse(s) exacte(s) :

A. A la différence des autres anticoagulants oraux (anticoagulants oraux directs), on peut vérifier leur efficacité par dosage biologique
B. Il existe des interactions avec l’alimentation
C. Il existe moins d’interactions médicamenteuses qu’avec les anticoagulants oraux directs
D. Ces médicaments sont utilisés en curatif
E. Une fois la dose efficace déterminée, la posologie est réévaluée tous les ans

 

Madame Z est hospitalisée pour saignements.

 

Question n°23 – Quels paramètres biologiques permettraient de confirmer la responsabilité de la Coumadine dans la survenue des saignements ? Indiquez la(les) réponse(s) exacte(s) :

A. La numération des plaquettes
B. La numération des polynucléaires neutrophiles
C. L’INR (International Normalized Ratio)
D. La valeur des transaminases
E. La numération des globules rouges

 

Question n°24 – Les résultats du bilan biologique montrent que l’INR de Madame Z est à 3,6 (objectif cible : 2 à 3). Qu’en pensez-vous ? Indiquez la(les) réponse(s) exacte(s) :

A. Le traitement est sous dosé
B. Le traitement est surdosé
C. Il faut probablement diminuer la dose après nouvelle prescription du médecin
D. Il faut probablement augmenter la dose après nouvelle prescription du médecin
E. Le traitement doit être réévalué

 

Question n°25 – Concernant cette hospitalisation pour saignement, indiquez la(les) réponse(s) exacte(s) :

A. Il s’agit d’un effet indésirable de l’AVK
B. Il faut déclarer cet effet au laboratoire qui commercialise l’AVK
C. C’est un effet inattendu des AVK
D. L’éducation thérapeutique des malades est capitale pour limiter la survenue des ces évènements
E. L’effet peut être qualifié de grave

 

Question n°26 – A ce titre, quelle(s) est (sont)la(les) réponse(s) exacte(s) ?

A. La prescription se fait sur ordonnance sécurisée exclusivement
B. Ces médicaments sont disponibles sans ordonnance
C. Dans un contexte classique, une ordonnance de ce médicament n’est utilisable que pendant la durée de prescription initialement écrite
D. L’ordonnance peut être réutilisée pour obtenir le médicament pendant une durée de 1 an quelle que soit la durée initiale de prescription
E. La prescription peut se faire sur une ordonnance classique

 

Question n°27 – Concernant les autres anticoagulants disponibles sur le marché français, indiquez la(les) réponse(s) exacte(s) :

A. L’énoxaparine sodique (Lovenox®) est une héparine non fractionnée
B. L’énoxaparine sodique (Lovenox®) est un antiagrégant plaquettaire
C. Le rivaroxaban (Xarelto®) est indiqué dans le traitement de l’embolie pulmonaire
D. Le rivaroxaban (Xarelto®) est administrée par voie sous cutanée
E. L’énoxaparine sodique (Lovenox®) est utilisée dans la prévention des phlébites post-chirurgicales

 

Madame Z devra se faire opérer dans quelques mois pour une prothèse de hanche et il faudra qu’elle soit traitée quelques semaines par héparine.

 

Question n°28 – Dans la thrombopénie induite à l’héparine (TIH), on observe : indiquez la(les) réponse(s) exacte(s) :

A. Un taux de plaquettes sanguines entre 200 et 250 G/L
B. Un signe de thrombose
C. Des signes hémorragiques
D. Un taux de plaquettes sanguines inférieur à 100 G/L
E. Un délai de survenue de la TIH qui peut être court (inférieur à 5 jours)

 

Question n°29 – Concernant un relais AVK-Héparine, indiquez la(les) réponse(s) exacte(s) :

A. On continue l’AVK jusqu’au 3ème jour de la prise d’héparine
B. On arrêt l’AVK le jour de la première injection d’héparine
C. On surveille l’INR
D. Il n’est pas nécessaire de surveiller l’INR
E. AVK et héparine sont prescrits ensemble pendant une semaine

 

Question n°30 – Concernant la surveillance d’un traitement par anticoagulant en général, indiquez la(les) réponse(s) exacte(s) :

A. Elle porte sur la mesure de l’efficacité
B. Elle comprend la recherche d’éventuels effets indésirables
C. Un test biologique spécifique, s’il existe, peut permettre d’adapter la dose ou le rythme d’administration d’un médicament
D. Le suivi thérapeutique pharmacologique s’il existe, permet de contrôler l’observance en cas de non-réponse au traitement
E. Chez le sujet âgé, le suivi de la fonction rénale n’est jamais nécessaire

 


Source: Université de Bordeaux