UE 1.2.S3 – Santé publique et économie de la santé
Université Paris Descartes (75)
Janvier 2017

Correction
Enquête épidémiologique

Question n°1 (1 point)
L’objectif de cette étude est de décrire cette intoxication collective (0,5 pt), d’en identifier la source (0,5 pt) et de prendre rapidement les mesures de prévention nécessaires.

 

 

Question n°2 (2 points)
a) Il s’agit d’une étude analytique, observationnelle, rétrospective, de type cas-témoins dans une population de militaires français stationnés à Dakar (0,25 x 4).

 

b) Les études de type cas témoins sont particulièrement adaptées à l’objectif car :
– Les résultats sont connus rapidement (0,5 pt)
– Elles permettent de tester l’association entre la maladie et plusieurs expositions (0,5 pt)

 

 

Question n°3 (1 point)
– Un cas était défini par la survenue d’au moins un des symptômes suivants :
– Érythème, céphalées, diarrhée (0,75 pt)
– Dans les 72h suivant le repas incriminé (0,25 pt)

 

 

Question n°4 (1 point)
a) Les témoins étaient choisis parmi les autres rationnaires (0,5 pt), c’est à dire, ceux qui ont participé au repas incriminé et n’ont pas présenté de signes de la maladie.

 

b) Les auteurs ont effectué une randomisation parmi les témoins afin d’éviter un risque de biais de sélection (0,5 pt), important dans les enquêtes cas-témoins.

 

 

Question n°5 (2 points)
Oui, les cas et les témoins étaient en majorité des jeunes hommes en bonne santé (0,5 pt). Les deux populations étaient comparables pour la majorité des caractéristiques générales (répartition par genre, antécédents d’allergie, traitements chroniques) (0,5 pt).
En revanche, les témoins étaient légèrement plus âgés que les cas (34,8 ans vs 30,2 ans ; p = 0,001) (0,5 pt).
Mais il est peu probable que cette différence soit de nature à modifier le lien entre l’exposition et la maladie (0,5 pt).

 

 

Question n°6 (2 points)
a) La consommation de requin (OR = 0,1 [0,03 ; 0,4]) est un facteur de protection vis-à-vis de la maladie (1 pt) car son odds ratio est inférieur à 1 et son intervalle de confiance ne contient pas 1 (0,5 pt).

 

b) L’hypothèse la plus probable pour expliquer ce résultats est que les participants au repas ayant choisi le requin n’ont pas mangé de thon et n’ont pas donc pas été intoxiqués (0,5 pt)

 

 

Question n°7 (1 point)
Les arguments en faveur d’un lien causal entre la consommation de thon et le fait d’être malade sont :
– L’association entre le thon et la maladie, c’est-à-dire avoir un odds ratio indiquant une relation positif et significative et surtout l’intensité de cette relation avec un Odds ratio très supérieur à 1
– Une relation dose effet : ceux qui avaient mangé plus d’une part de thon avait un risque de maladie 3,6 fois plus élevés que ceux qui avaient consommé une part ou moins (p = 0,003)
– Une relation temporelle logique : la maladie se déclare dans un délai compatibles après l’exposition
– L’identification de la cause dans les prélèvements : la concentration d’histamine était près de 50 fois supérieure à la limite fixée par la réglementation et les concentrations de putrescine et de cadavérine étaient également élevées
– L’intoxication histaminique est biologiquement plausible puisque le thon a été cuit à +150° et que l’histamine est thermostable, sa concentration n’est pas modifiée par la cuisson
– L’explication est compatible avec les données de la littérature : le scombrotoxisme est l’intoxication alimentaire due aux produits de la mer la plus fréquemment observée en Europe et dans le monde. La plupart des cas sont observés après la consommation de scombridés (dont le thon), de clupéidés, d’engraulidés ou de caryphaenidés.

 

 

Cas clinique

Question n°1 (0,5 point)
Peuvent être de statut public ou privé, spécialisé sur un programme (tuberculose) ou généraliste, mission de soins. Les missions des centres de santé sont d’assurer, dans le respect du libre choix de l’usager, des activités de soins sans hébergement, de participer à des actions de santé publique, de prévention, d’éducation pour la santé et à des actions sociales. Structures de proximité se situant au plus près des assurés et de leurs besoins, ils doivent participer à l’accès de tous à la prévention et à des soins de qualité. Ils pratiquent le tiers payant et s’engagent à respecter les tarifs conventionnels. En lien avec la démarche curative, les centres de santé doivent participer activement à des actions de prévention et de promotion de la santé, favorisant une prise en charge globale de la santé des personnes.

 

 

Question n°2 (0,5 point)
OMS, prévention secondaire : dépister et agir à un stade précoce de la maladie
Gordon ou Lalonde, prévention sélective : en direction de sous-groupes de population spécifiques

 

 

Question n°3 (2,5 points)
a) – National, élaboration de la loi : ministère de la santé, DGS direction générale de la santé, Haut conseil de santé publique
– Mise en oeuvre au niveau national : INCa, institut national du cancer, l’INPES (agence de santé publique France)
– Régional : ARF, Agence régionale de santé

 

b) Loi de santé publique du 9 aout 2004
Plan cancer 2014-2019 (peuvent être accepté les plans en rapport avec les comportements de santé : PNNS, plan santé environnement, maladies chroniques)
Loi HPST de 2009
La loi de modernisation du système de santé du 26 Janvier 2016 dit marisol Touraine
Peuvent être accepté : Plan régionaux de santé

 

c) Les associations de prévention spécialisées cancer ou généralistes : Ligue contre le cancer, « Le cancer du sein : parlons-en »
Agence de santé publique France (INPES)
L’assurance maladie (améli)
Les IRESP : instances régionale d’éducation et de promotion de la santé
La mutualité française
Les mutuelles
INCA, institut national contre le cancer
ADECA, structure de gestion départementale du dépistage organisé du cancer
Toutes autres réponses correctes acceptées

 

 

Question n°4 (1 point)
1e cause de mortalité des femmes
1 femme sur 10 développe un cancer du sein au cours de sa vie
Deux tiers des cancers du sein surviennent après 50 ans
Plus le cancer est détecté tôt, plus il se soigne facilement
Examen est pris en charge à 100% par l’assurance maladie sans avance des frais
Examen non invasif
Examen par mammographie tous les deux ans
Destination des femmes âgées de 50 à 74 ans (les 2/3 des cancers du sein surviennent après 50 ans)

 

 

Question n°5 (1 point)
Test dépistage cancer colorectal : adultes de 50 ans à 74 ans
Frottis de dépistage du cancer du col de l’utérus : femmes de 25 à 65 ans
L’examen périodique ou bilan de santé tous les 5 ans destiné en priorité aux personnes éloignées du système de santé
Le dépistage du saturnisme par une plombémie pour les femmes enceintes et les enfants en situation à risque
Le dépistage néonatal à la naissance
Le suivi de la grossesse

 

 

Question n°6 (1,5 point)
a) L’arrivée de l’épidémie de grippe est imprévisible, mais il est recommandé de se faire vacciner chaque année au début de l’automne, avant la circulation active des virus grippaux. Il faut compter environ 15 jours entre le moment de la vaccination et le moment où l’on est protégé contre la grippe saisonnière. C’est le temps nécessaire pour que le système immunitaire réagisse au vaccin. Les campagnes débutent le 6 octobre.

 

b) Le vaccin est gratuit pour les personnes à risque et pris en charge à 100% pour les personnes en ALD.
Le Haut Conseil de la santé publique recommande la vaccination pour les personnes à risque :
– Les personnes de 65 ans et plus
– Les personnes atteintes de certaines maladies chroniques
– Les femmes enceintes
– Les personnes souffrant d’obésité (IMC égal ou supérieur à 40kg/m2)
– L’entourage familial des nourrissons de moins de 6 moins à risque de grippe grave
– Les personnes en établissement de soins de suite et d’hébergement médico-social quel que soit leur âge

 

c) Oui, la vaccination contre la grippe saisonnière peut être réalisée par l’infirmière, sous certaines conditions. Si la vaccination est prescrite, les conditions de réalisation sont celles de l’article 4311 et 4312 du CSP (rôle propre et sur prescription). L’article R4311-5-1 du Code de la santé publique inscrit dans le rôle propre de l’infirmier la vaccination anti grippale et réglemente cette pratique.
« L’infirmier ou l’infirmière est habilité à pratiquer l’injection du vaccin anti grippal, à l’exception de la première injection, dans les conditions définies à l’article R.4311-3 et conformément au résumé des caractéristiques du produit annexé à l’autorisation de mise sur le marché du vaccin injecté, sur certaines personnes dont les conditions d’âge et les pathologies dont elles peuvent souffrir sont précisées par un arrêté du ministre chargé de la santé. »
La primo-injection demeure soumise à la prescription du médecin qui doit vérifier qu’il n’existe pas de contre-indication à la réalisation d’un tel vaccin sur son patient.
L’infirmier ou l’infirmière indique dans le dossier de soins infirmiers l’identité du patient, la date de réalisation du vaccin ainsi que le numéro de lot du vaccin lors de l’injection. »

 

 

Question n°7 (2 points)
– Obésité : facteurs de risque des maladies cardio-vasculaires (AVC, HTA), diabète, liés aux comportements alimentaires et activités physiques
– Cancer : liés aux déterminants de santé, tabagisme, alimentation, obésité, sédentarité
– Accident vasculaire cérébral : 17 facteurs environnementaux, métaboliques et comportementaux
– Addictions alcool/tabac : favorise le cancer, infections virales, troubles psychiatriques. Population défavorisée, comportements à risque.
– Peut être accepté : les inégalités sociales de santé. Recours aux soins. Population défavorisée qui fréquente les centres de santé.

 

 

Question n°8 (1 point)
a) Le stress au travail entre dans une catégories plus large de problème appelée : « risque psychosocial ». Pour le Ministère du travail, les risques psychosociaux sont des risques professionnels qui portent atteinte à la santé physique et mentale des salariés/ L’expression, plus large, de risques psychosociaux évoque diverses situations de mal-être, de causes très variées : surchargé de travail, contraintes excessives de temps mais aussi pertes de repères, difficultés à trouver du sens au travail, conflits de valeurs …
Elle rappelle surtout que la santé psychique n’est pas seulement une dynamique individuelle, mais qu’elle se construit aussi dans la relation avec les autres : par la reconnaissance, par la possibilité d’échanges et de coopérations dans le travail, par le soutien des collègues et de la hiérarchie. Mis en lumière par les cas de suicide au travail ces dernières années, ces risques sont pris au sérieux et font l’objet d’attention particulière par le gouvernement et dans le monde du travail (Plan Santé au travail 2015-2019, professionnels spécialisés, campagne et programme de prévention).

b) Service de santé au travail : IDE et médecin du travail
Instances représentatives de l’établissement : membres du CHSCT, syndicats professionnels, ressources humaines
Inspection du travail
Psychologue, médecin traitant

 


Source: Université Paris Descartes