Fernand, étudiant de première année effectue son stage de semestre 2 dans un service de cardiologie médicale.

En début de deuxième semaine, alors qu’il venait de terminer une toilette complète au lit avec une aide-soignante, l’infirmière, présente ce jour sur le même secteur que lui, lui demande de faire le pansement d’ulcère à la jambe gauche de Madame Zoé, âgée de 86 ans.

Fernand est surpris de cette sollicitation car la cadre du service lui avait précisé en début de stage que les deux premières semaines, il serait en binôme avec une aide- soignante et qu’il ne réaliserait les autres soins qu’à partir de la troisième semaine. Fernand pour sa part, n’a qu’une vague idée de ce qu’est une plaie d’ulcère et redoute le soin.

Avant de se rendre auprès de Madame Zoé, l’infirmière croise une collègue qui l’interpelle quant à cette initiative et lui rappelle les règles d’encadrement établies dans le service concernant les étudiants 1ere année.
Face à leur désaccord mutuel, le ton monte très rapidement entre les deux professionnelles au sujet de ce principe établi.

Agacée par cette altercation, l’infirmière suivie de Fernand prépare le chariot de soins et se rend auprès de Madame Zoé.
Après avoir présenté Fernand, l’infirmière explique que c’est lui qui va réaliser le pansement ce jour. À la vue de la plaie, Fernand fait part à l’infirmière de sa crainte de faire mal à la patiente : « je n’ai jamais fait de pansement complexe et cet ulcère est vraiment étendu et profond. »

L’infirmière lui répond alors sur un ton sec: « c’est ton boulot et même si ça fait mal, de toute façon il faut le faire » !

Un peu sous le choc, Fernand lui avoue son désarroi : « je pensais qu’un infirmier était là pour soigner et soulager, non pour infliger de la souffrance ».
Un peu déstabilisé et en plein questionnement, Fernand finit par réaliser le soin sur les « directives » de l’infirmière.

Malgré les plaintes et gémissements de Madame Zoé, l’infirmière demande à Fernand de poursuivre le soin tout en minimisant l’importance du ressenti de la patiente qui finit par s’exclamer : « je préfère votre collègue d’hier, au moins elle, elle est douce et prévenante vis-à-vis des patients ! », rajoutant qu’au fil des ans elle avait construit une autre idée du métier d’infirmière : sa sœur ayant exercé cette profession pendant de nombreuses années.

L’infirmière ne répond pas et feint d’ignorer ses propos.

Fernand quant à lui termine le soin, un peu gêné et s’excusant auprès de Madame Zoé du désagrément occasionné.