Médicaments
Antivitamines K (AVK)
I. Propriétés et mécanismes d’action
Les antivitamines K inhibent la synthèse hépatique des facteurs de la coagulation vitamine K-dépendants : les facteurs II, VII, IX et X et des protéines C et S.
Leur début d’action est long et retardé : environ 72 heures.
Le traitement est administré par voie orale.
II. Noms des médicaments
Warfarine (Coumadine®)
Délai d’action = 40 heures
Durée d’action = 3 jours
Fluindione (Préviscan®)
Délai d’action = 30 heures
Durée d’action = 3 jours
Acénocoumarol (Sintrom®, Minisintrom®)
Délai d’action = 10 heures
Durée d’action = 1 à 2 jours
Antidotes
Vitamine K si surdosage
PPSB (complexe prothrombique humain) si saignements sévères (Kaskadil®, Octaplex®, Kanokad®)
III. Indications
Relai de l’héparine lorsque l’anticoagulation est prolongée.
Embolie pulmonaire, phlébite
Prévention des embolies en cas de prothèse valvulaire, d’angioplastie ou de pose de stent
Certains troubles du rythme cardiaque comme l’arythmie complète par fibrillation auriculaire
Prévention des maladies thromboemboliques récidivantes
IV. Contre-indications
Insuffisance hépatique ou rénale sévère
Grossesse pendant le 1er trimestre et les dernières semaines
Accident vasculaire cérébral récent
Lésions hémorragiques ou à risque hémorragique
Ulcère gastroduodénal
Dissection aortique
Épanchements péricardiques
Association avec des anti-inflammatoires et antiagrégants plaquettaires
V. Effets indésirables
Manifestations hémorragiques de gravité variable
Accidents allergiques
Nécroses cutanées
VI. Administration et surveillance
Administration
- Le relai de l’héparine par l’antivitamine K se fait sur plusieurs jours et nécessite pendant cette période d’avoir une coprescription d’héparine et d’AVK. Tant que l’INR n’a pas atteint sa valeur cible, le traitement par héparine ne doit pas être arrêté.
- Administration quotidienne au même moment de la journée, en une seule prise, de préférence le soir
- Éducation thérapeutique du patient essentielle
- Ne pas doubler la dose en cas d’oubli d’une prise
Surveillance biologique
INR ou TP (l’INR augmente et le TP baisse en cas de surdosage)
- INR doit être compris entre 2 et 3 pour la prévention des récidives de thromboses après infarctus du myocarde
- INR doit être compris entre 3 et 4,5 en prophylaxie des accidents thromboemboliques après pose de prothèse valvulaire cardiaque
- Premier contrôle 48 heures après la première prise
- Contrôle tous les 2 à 4 jours jusqu’à stabilité de l’INR : on augmente ou diminue la posologie du traitement d’1/4 de comprimé en fonction du résultat
Surveillance générale
- Risque hémorragique : épistaxis, gingivorragies, hématurie, rectorragie, hématomes spontanés
- Disparition des signes cliniques de thrombose
- Signes de surdosage (INR trop élevé)
- Carnet de suivi du traitement par AVK et suivie des INR
VII. Interactions
Interactions médicamenteuses
- Anti-inflammatoire non stéroïde (AINS)
- Corticothérapie à haute dose
- Amiodarone (Cordarone)
- Cimétidine (Tagamet)
- Sulfamides anti-bactériens
- Rifampicine
- Allopurinol
- Barbituriques
- Carbamazépine
- Certains diurétiques
Aliments
Une prévention diététique est nécessaire.
Certains aliments diminuent l’action des antivitamines K car ils sont riches en vitamines K comme le chou, les épinards, le foie, la salade verte ou encore les tomates.
Pour résumer ..
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Sources:
- Inhibiteurs de la synthèse des facteurs vitamine K dépendants sur pharmacomedicale.org
- Les AVK en pratique sur eurekasante.vidal.fr
- Méga guide pharmaco infirmier, Laurent Chouchana, 2016, Elsevier Masson
- Mémo infirmier, Pharmacologie et thérapeutiques, Thibault Caruba & Emmanuel Jaccoulet, 2015, Elsevier Masson
- Pathologies et thérapeutiques en soins infirmiers, Kim Quintero Y Perez, 2018, Elsevier Masson
Mis à jour le 24/11/2021
Auteur : Julie VIOLET