Les hépatites virales
I. Classification des hépatites
TRANSMISSION
Transmission entérique: hépatite A, hépatite E
Transmission sanguine-sexuelle: hépatite B/D, hépatite C, hépatite G-GB
Transmission autre: groupe des Herpesviridae, hépatites à virus exotiques
EVOLUTION
Evolution aigue: hépatite A, hépatites du groupe herpes
Evolution chronique: hépatite B/D, hépatite C, hépatite E
II. Elément d’anamnèse et de sémiologie générale
QUAND PENSER À UNE HÉPATITE VIRALE AIGUE ?
Anamnèse
- Voyage en zone endémique
- Rapports sexuels à risque
- Toxicomanie, transfusion en pays à risque
Phase d’incubation pré-ictérique: signes généraux peu spécifiques (asthénie, fièvre), de durée variable selon l’étiologie
Phase d’état ictérique
- Ictère cutanéo-muqueux avec urines foncées et selles décolorées
- Troubles digestifs (nausées, diarrhées)
- Syndrome pseudo-grippal
- Complications d’organe
COMMENT CONFIRMER LE DIAGNOSTIC ?
Examen clinique
- Ictère
- Hépatalgie
- Autres signes peu spécifiques
- Signes de gravité: confusion, asterixis, inversion du rythme nichtéméral, signant une encéphalopathie
Confirmation biologique
- Cytolyse: augmentation des transaminases
- Cholestase: augmentation des phosphatases alcalines et des GGT, avec ou sans augmentation de la bilirubine
- Hémostase: TP, facteur V (permet d’évaluer la fonction hépatique)
- Bilan étiologique à la recherche des causes virales
III. Epidémiologie et clinique des hépatites
HÉPATITE A
ARN simple brin non enroulé
Résistance en milieu extérieur et aux agents de nettoyage
Réservoir = homme
Contamination oro-fécale
Diagnostic sérologique (IgM antiVHA) et mise en évidence de l’antigène viral dans les selles
Jamais d’évolution vers la chronicité
Cause des décès = évolution vers une forme fulminante et échec de transplantation
Traitement uniquement symptomatique
Prévention = mesures d’hygiène et vaccination
HÉPATITE E
ARN simple brin non enroulé
Réservoir = homme
Contamination oro-fécale et consommation de viande de porc
Pas de contamination inter-humaine
Evolution vers la chronicité chez les patients avec immunodépression induite (chimiothérapie, transplantation)
Evolution fulminante chez les enfants et les adolescents
Responsable de décès in utero chez la femme enceinte
Sérologie IgM mais surtout PCR dans le sang et les selles
Traitement uniquement symptomatique, sauf cas chroniques = ribavirine
Prévention = mesures d’hygiène, pas de vaccination
HÉPATITE B
ADN enroulé partiellement double brin avec 4 gènes codant pour les différentes protéines impliquées dans la réplication du virus
Réservoir = homme
Modes de transmission
- Sang ou sécrétions contaminées
- Verticale de la mère à l’enfant
- Toxicomanie, transfusion ou procédure de soins sans respect des procédures universelles d’hygiène
Evolution chronique dans 95% si contamination pendant l’enfance, 5% si contamination à l’âge adulte
1e cause de cancer du foie dans le monde
Hépatite aiguë = 95% vers la guérison
Hépatite B chronique = antigène HBs
Immunisé = Ac anti HBs
Contact du virus mais guéri = Ac anti HBs + Ac anti HBc
Objectifs du traitement
- Stopper voire faire regresser la fibrose
- Normaliser les transaminases
- Contrôler la réplication virale
- = arrêter l’évolution de la maladie hépatique
Molécules disponibles
- Interferon α et Peg-Interferon α-2a
- 1e génération: lamivudine, adéfovir, telbivudine
- 2e génération: ténofovir, entécavir
Prévention
- Prophylaxie mère-enfant: sérovaccination + traitement pendant le 3e semestre de grossesse
- Prophylaxie post-exposition: immunoglobulines anti-VHB + schéma vaccinal complet
- Prophylaxie primaire: schéma vaccinal en 3 injections, à répéter si pas de réponse anticorps
HÉPATITE DELTA
A besoin de l’Ag HBs pour se répliquer
Surinfection ou co-infection de l’hépatite B chronique
Transmission par le sang ou les sécrétions sexuelles
Aggrave le pronostic de l’hépatite B chronique
Traitement par Interféron ou Peg-Interféron, peu de succès
Prévention: vaccination contre le VHB
HÉPATITE C
Réservoir = homme
Modes de transmission = les mêmes que l’hépatite B
Age adulte, chronicité = 70%
Outils diagnostiques = sérologie ELISA (détection d’Ac antiVHC), PCR, VHC (quantification de la charge virale plasmatique), génotypage VHC
Objectifs du traitement
- normalisation des transaminases
- négativation persistante de la PCR VHC
- régression de la fibrose hépatique
Pas de vaccin
HÉPATITE G
Virus animal et virus humain
Transmission essentiellement transfusionnelle, mais peut-être aussi sexuelle et mère-enfant
Pas de pathogénie reconnue à ce jour
HÉPATITES À HERPESVIRUS
Tous les herpesvirus peuvent donner des hépatites
Manifestations cliniques hépatiques pas au premier plan habituellement
HÉPATITES À VIRUS EXOTIQUES
Infections acquises au cours d’un voyage
Le plus souvent, manifestations générales au premier plan
Mesures de prévention simple
Pathologies rares chez les voyageurs
Vigilance car extension géographique du fait de la mondialisation des échanges et du réchauffement climatique
→ Télécharger la fiche