UE 1.1.S1 – Psychologie, sociologie, anthropologie
IFSI CH Vienne (38)
Janvier 2022

Sujet

Prenez connaissance de ce texte, et répondez aux questions qui suivent :

Partie 1 – Le Moi et le Surmoi

Quand le Ça tente d’imposer à un être humain quelque exigence pulsionnelle d’ordre érotique ou agressif, la réaction la plus simple, la plus naturelle du moi, maître des systèmes cogitatif et musculaire, est de satisfaire par un acte cette exigence. Cette satisfaction instinctuelle, le moi la ressent comme un plaisir, tandis que l’insatisfaction aurait provoqué, pour lui, du déplaisir. Toutefois il peut arriver que le moi, du fait de quelque obstacle extérieur, par exemple s’il s’aperçoit que l’acte en question entraînerait un grave danger, renonce à cette satisfaction. Le renoncement à satisfaction, à une pulsion, par suite d’obstacles extérieurs, par obéissance, comme nous disons, au principe de réalité, n’est jamais agréable. Il provoquerait une tension nous disons, au principe de réalité, n’est jamais agréable. Il provoquerait une tension et un déplaisir durables s’il ne se produisait, en même temps, grâce à un déplacement et d’énergie, une diminution de la force pulsionnelle elle-même. Mais il peut arriver que le renoncement se produise pour des motifs que nous pouvons à juste titre qualifier le renoncement se produise pour des motifs que nous pouvons à juste titre qualifier d’intérieurs. Au cours de l’évolution individuelle, une partie des forces inhibitrices du monde extérieur se trouve intériorisée, il se crée dans le moi une instance, qui, s’opposant à l’autre, observe, critique et interdit. C’est cette instance que nous appelons le surmoi. Dès lors, le moi, avant de satisfaire les instincts, se trouve obligé de tenir compte non seulement des dangers extérieurs, mais encore des exigences du surmoi et il aura ainsi d’autant plus de motifs de renoncer à une satisfaction. Mais alors que le renoncement provoqué par des raisons intérieures, par obéissance aux exigences du surmoi, a un effet économique différent. A côté d’un déplaisir inévitable, il assure aussi un gain en plaisir, une sorte de satisfaction compensatrice. Le moi se sent exalté et considère comme un acte méritoire son renoncement à la pulsion. Nous croyons avoir compris le fonctionnement de ce mécanisme : le surmoi est le successeur et le représentant des parents (et des éducateurs) qui, pendant les premières années de l’individu, ont surveillé ses faits et gestes. Le surmoi continue, sans y presque rien changer, à remplir les fonctions de ces parents et éducateurs, ne cessant de tenir le moi en tutelle et d’exercer sur lui une pression constante. Comme dans l’enfance, le moi reste soucieux de ne pas perdre l’amour de ce maître dont l’estime provoque en lui un soulagement et une satisfaction, et les reproches, un remords. Quand le moi a fait au surmoi le sacrifice de quelque satisfaction instinctuelle, il en attend, en retour, un surcroît d’amour. Le sentiment d’avoir mérité cet amour se transforme en fierté. A une époque où l’autorité ne s’était pas encore intériorisée et muée en surmoi, la relation entre la crainte de n’être plus aimé et l’exigence pulsionnelle devait avoir été la même. Un sentiment de sécurité et de satisfaction naissait chaque fois que, par amour filial, l’être renonçait à quelque satisfaction instinctuelle. Ce bon sentiment ne pouvait avoir acquis son caractère narcissique particulier qu’une fois l’autorité intégrée elle-même dans le moi.

S. Freud – Moïse et le monothéisme p.174

 

  1. Résumez le texte en 15-20 lignes en faisant ressortir l’essentiel.
  2. Expliquez comment se constitue le Surmoi.
  3. A quelle topique cela fait-il référence ? Citez les instances qui la composent et réalisez un schéma pour expliquer leurs liens.

 

Partie 2

Dès l’âge de 3 ans, la petite fille Maybelle aime enfiler les chaussures de sa mère, surtout celles à talons hauts.

Elle aime aussi se barbouiller avec le tube de rouge à lèvres trouvé dans le sac à main de maman, sac à main qu’elle adore porter à son épaule malgré son poids et sa taille. Ce déguisement l’amène à parader sous les yeux de son père. Son frère Gaspard, âgé de 5 ans, lui, joue à « la bagarre » avec ses copains, ou rivalise avec eux à la course ou au foot. Il ne déteste pas non plus utiliser les outils de son père pour « réparer » tout et n’importe quoi dans la maison.

4. D’après vos connaissances, identifiez et explicitez les idées principales de cet extrait en les reliant à leur cadre théorique (15 lignes maximum).

 

 


Source: IFSI CH Vienne