UE 4.2.S2 – Soins relationnels
IFSI du CHU de Rennes (35)
Mai 2020

Sujet

Madame YVER, veuve depuis 10 ans, va avoir 85 ans. Elle est entrée en médecine, depuis 2 jours pour malaise inexpliqué et douleurs thoraciques avec difficulté respiratoire. Aucune étiologie de malaise n’est retrouvée à ce jour. Un traitement médicamenteux est prescrit pour traiter son anxiété.

 

Caroline, étudiante IDE en stage de S2, fait sa connaissance hier en prenant ses constantes. Aujourd’hui, pour la première fois, elle va l’accompagner à la douche. Elle la trouve allongée sur son lit, n’a pas pris son petit déjeuner. Madame YVER lui sourit avec difficulté, son regard est tourné vers le bas. Sa voix est faible, à peine audible, elle a du mal à finir ses phrases. Ses épaules sont tombantes et elle se tient les mains.

 

Tout de suite elle dit à Caroline :
– « Je n’ai pas faim ; j’ai mal dormi ; je suis trop fatiguée pour me laver toute seule et me lever ensuite. Je n’y arriverai jamais. »

 

Face au désarroi de Madame YVER, Caroline s’assoit sur une chaise à côté de son lit (environ 80 cm), la regarde avec bienveillance, respecte son silence et approche délicatement sa main pour la poser sur la sienne. Elle lui parle calmement, le ton de sa voix est modéré :

–  « Je vous écoute, Madame YVER, qu’est-ce qui vous préoccupe ? »

–  « Tout ça m’inquiète »

–  « Qu’est-ce qui vous inquiète ? »

 

Madame YVER prend une inspiration profonde et la regarde, elle lui confie :

–  « Je me sens abandonnée par mes enfants, les petits-enfants ne viennent plus me voir, je ne sers plus à rien, je ne peux pas continuer comme ça… »

–  « Vous vous sentez inutile et seule en ce moment, Madame YVER, c’est bien ça » lui dit Caroline, avec douceur sur le ton de la confidence. Elle hoche la tête, le regard vers le sol.

–  « Vous ne servez plus à rien ?… Vraiment à rien ? » lui dit-elle avec beaucoup d’empathie. Madame YVER rajoute avec un nouveau soupir :

–  – « Je suis un poids pour ma famille. Moi qui les ai soutenus tout le temps de leur vie, je me retrouve comme un fardeau ». C’est trop difficile. »

–  « …Madame YVER je vois combien cela vous pèse » lui dit-elle après un temps de silence. « Mais vous ne devez pas vous désespérez comme ça ».
Caroline relance la conversation :

–  « Hier vous m’avez parlé de votre petite fille Marine qui est partie en stage aux Etats- Unis, vous me disiez qu’elle vous envoyait certains articles pour que vous les relisiez, avant leur publication… »

–  « Oui c’est vrai, nous avons une passion commune pour l’histoire ». Son visage s’éclaire d’un grand sourire, elle se redresse, et à son tour Madame YVER vient poser sa main sur la sienne.

 

Elle se remet plus droite, s’assoit dans son lit, attrape son adaptable pour le rapprocher, et commence à beurrer sa tartine.

 

Questions

Question 1 – La qualité de la présence relationnelle

1.1 – Enoncez les 4 éléments du paralangage mis en oeuvre par Caroline dans cette situation en illustrant chacun d’eux d’un exemple (4 pts)

1.2 – Identifiez 4 attitudes de PORTER employées au moment du dialogue. Illustrez chacune à partir des éléments de la situation (4 pts)

1.3 – Identifiez 2 distorsions de la communication employées au moment du dialogue. Illustrez chacune à partir des éléments de la situation (2 pts)

 

Question 2 – Les émotions

2.1 – Nommez l’émotion prévalente, chez Madame YVER (1 pt)

2.2 – Précisez votre réponse à partir des éléments du paralangage (6 éléments sont attendus) (3 pts)

 

Question 3 – La communication

3.1 – A l’aide du schéma de la communication selon SHANON et WIENER, illustrez chacune des composantes par les éléments du texte (6 pts)

 


Source: IFSI du CHU de Rennes