UE 4.1.S1 – Soins de confort et de bien être
IFSI de Maubeuge (59)
Janvier 2014

 

Mme S. âgée de 74 ans, retraitée de la RATP, mariée et mère de 2 enfants (46 et 42 ans) est atteinte de la maladie d’Alzheimer qui évolue depuis 3 ans.

Elle vit chez elle avec son mari.

C’est une personne mince, elle mesure 1m70 et pèse 50 kg. Elle est handicapée à la marche par une perte de son champ visuel. Elle ne se déplace que si elle est accompagnée. Elle s’alimente et boit seule mais en très petites quantités. Parfois elle oublie l’emplacement des WC et fait ses besoins là où elle se trouve. Elle s’habille seule mais se trompe fréquemment, elle ne parvient ni à nouer une ceinture ni à boutonner sa robe.

Elle présente des périodes marquées soit par une opposition, une agitation anxieuse comme si brutalement elle prenait conscience de sa situation : «je deviens folle», soit par une désorientation temporo-spatiale. Il lui arrive, et cela est récent, de ne pas reconnaître son mari, ce qui affecte beaucoup celui-ci.

En dehors de ces épisodes, elle s’exprime peu. Elle présente une surdité modérée. Une aide- ménagère vient à domicile deux heures par jour. Sa fille ou son fils vient chaque soir après leur travail, pour aider leur mère au coucher et suppléer leur père.

 

Le 16 Janvier 2014

Mme S est dirigée vers le service des urgences de l’hôpital le plus proche à 20 h suite à une chute.
Elle est tombée d’une chaise lui servant d’escabeau pour décrocher « un rideau imaginaire ».

L’examen clinique révèle

  • Une fracture diaphysaire sous-trochantérienne du fémur gauche, avec déformation en crosse de la cuisse avec raccourcissement de la jambe
  • Une fracture du corps de l’omoplate non déplacée, associée à une fracture des 3ème et 4ème côtes gauches
  • Une pression artérielle de 120-90 mm de Hg
  • Un pouls à 100 pulsations/mn
  • Une respiration courte retenue
  • Une pâleur des téguments et des extrémités froides
  • L’interrogatoire est limité car Mme S semble sidérée par le traumatisme. Elle signifie par des mimiques que sa jambe fracturée est douloureuse

 

Le 17 janvier 2014

Mme S part au bloc opératoire à 10h, pour une ostéosynthèse, par mise en place d’une vis plaque, sous anesthésie générale.

A 15h après un passage en salle de réveil, Mme S revient dans le service, elle est très algique, elle manifeste sa douleur par des grimaces et des gémissements. Elle tient des propos incompréhensibles.
Elle est agitée et essaie d’arracher sa sonde à oxygène et sa perfusion.

Elle est porteuse :

  • d’un pansement au niveau de la face externe de la cuisse recouvrant la plaie opératoire.
  • d’un drain aspiratif type Redon
  • d’une voie d’abord veineuse périphérique au bras droit
  • d’une oxygénothérapie par sonde nasale 3L/min pendant 6h

Mme S pourra se réalimenter et boire dès qu’elle sera bien réveillée et aura repris le réflexe de déglutition.

Mettre au fauteuil et débuter la rééducation avec le kinésithérapeute à partir du 20 janvier.

Marche sans appui pendant 6 semaines à partir du 21 janvier 2014 (2 cannes anglaises ont été commandées).

A ce jour, on peut lire dans le dossier infirmier :

  • Se nourrit peu
  • Crie lors des mobilisations
  • Tente de franchir les barrières de lit la nuit
  • Est parfois indifférente à la présence de son mari, ou à celle de ses enfants, ne les reconnaît pas toujours et ne sait pas toujours où elle se trouve
  • Son mari est très éprouvé par le comportement de sa femme. Après discussion avec ses enfants qui sont conscients de sa fatigue, il s’est résolu, non sans peine, à ne pas reprendre sa femme à son domicile à sa sortie de l’hôpital. Dans un premier temps, un séjour en soins de suite et de réadaptation est envisagé
  • Le redon a été ôté le 3ème jour post-opératoire
  • La plaie est en cours de cicatrisation et ne présente pas de signes inflammatoires
  • Les fils seront à enlever à J12 post opératoire
  • La perfusion a été enlevée
  • Elle reçoit un traitement anti-coagulant par voie sous- cutanée le soir à 20h pour prévenir des risques thrombo-emboliques

 

Questions

1). Analyser le cas clinique de Mme S ci-dessus et identifier les manifestations observables de son état de dépendance (10 pts). 25 éléments de réponse attendus à 0.4 point par élément.

2). Au regard des besoins spécifiques liés à l’état de dépendance de Mme S, quelles sont les soins que vous allez mettre en oeuvre pour répondre à ses besoins. Vous proposerez des soins pertinents et adaptés à cette personne. (15 pts). 30 éléments de réponse attendus à 0.5 point par élément.

3). Vous expliquerez comment Mme S et sa famille vivent cette situation et comment vous envisagez votre rôle auprès d’eux (5 pts)

 


Source: IFSI de Maubeuge