UE 3.5.S4 – Encadrement des professionnels de soins
IFSI de l’Eure (27)
Juin 2020

Sujet

Situation d’encadrement auprès d’une stagiaire de 1ere année en secteur EHPAD

 

Madame X, âgée de 83 ans, est résidente depuis 2008 en EHPAD pour une démence Alzheimer et un maintien à domicile devenu difficile. Madame X est sous traitement anticoagulant (AVK) pour une insuffisance veineuse et toutes les trois semaines un contrôle TP-INR est effectué afin de réajuster le dosage au regard des résultats. Étudiante infirmière de 2ème année, en semestre 4, j’ai acquis l’acte du prélèvement sanguin et propose à une stagiaire de 1ère année, semestre 2, de l’encadrer dans la réalisation de cette pratique.

 

Il est huit heures du matin, je m’assure que les aides-soignantes ont bien pris en compte le fait que la patiente est à jeun et qu’elles n’apportent pas le petit déjeuner avant le prélèvement. J’informe également l’infirmière du service de mon souhait d’encadrer l’étudiante sur ce soin pour lequel elle me donne son accord.

 

Dans un premier temps, j’évalue les connaissances et le savoir faire de l’étudiante en lui demandant de m’expliquer en quoi consiste le prélèvement prescrit, de quelle manière est-il réalisé et à quel moment. La stagiaire n’ayant pas eu de cours théoriques, indique que ce contrôle concerne la coagulation mais ses explications restent succinctes et peu précises. Je lui explique donc son intérêt en lien avec la pathologie de Madame X et son traitement, lui donne les normes d’un TP et de l’INR pour qu’elle ait quelques repères. Je lui explique la procédure, les complications possibles, les recommandations et les précautions à prendre notamment concernant le point de compression. Sur un plan pratique, la stagiaire a déjà fait un prélèvement sanguin de ce type, sur le stage précédent et est en mesure de décrire ses besoins en matériel.

 

Dans un second temps, je lui demande de se projeter dans la réalisation du soin et d’exposer les différentes étapes envisagées, de la préparation à la manière d’agir tant au niveau de la relation de soin que de la technique de soin. Elle commence par vérifier la prescription (type de bilan à prélever), mais ne s’assure pas que la prescription est conforme (identité du patient, date, signature du médecin…). Je la reprends donc à ce sujet et lui propose de préparer le matériel de façon autonome. Après avoir préparé son chariot de soin et argumenté son choix de matériel, je vérifie et confirme qu’il ne manque rien. Je me permets, en revanche, de lui faire remarquer qu’elle n’avait pas vérifié la date d’ouverture du flacon de biseptine.

 

Avant d’aller dans la chambre de la patiente, nous posons ensemble les objectifs de ce soin et les points sur lesquels insister.

 

Nous entrons et saluons la résidente et l’étudiante la prévient qu’elle va réaliser le prélèvement sanguin sur son bras gauche ce matin. Je me positionne un peu à l’écart pour la laisser organiser et effectuer son soin de la manière la plus autonome tout en assurant une surveillance de ses actes. Elle installe Madame X de manière confortable mais ne prend pas le temps de réfléchir à son positionnement ergonomique, l’adaptable est positionnée à sa gauche. La stagiaire est très concentrée sur sa pratique et ne prend pas la parole. J’engage donc la discussion pour éviter ce long silence et mettre en confiance étudiante et patiente.

 

Elle commence par poser le garrot afin de repérer le site de ponction. A la demande de l’étudiante, je m’approche pour l’aider à bien localiser la veine. Elle retire alors le garrot, effectue une friction avec une solution hydro-alcoolique, prépare ses compresses avec la biseptine, adapte l’aiguille à la tulipe et met ses gants à usage unique. Elle désinfecte le point de ponction repéré au préalable et pique de la main droite, d’un geste souple sans hésitation et insère le tube à examen. Celle-ci me questionne alors sur le moment le plus opportun pour retirer le garrot. Je lui indique de le desserrer avant le retrait de l’aiguille pour éviter une surpression et un écoulement de sang. Après avoir évacué l’aiguille dans le collecteur OPCT (Objets, Piquants, Coupants, Tranchants), la stagiaire effectue une compression et pose un sparadrap sur une compresse repliée, retire ses gants.

 

Le prélèvement étant fini, je suis amenée à lui rappeler que l’identité du patient doit être vérifiée et le tube étiqueté au lit de la personne.

 

L’étudiante échange quelques mots avec la résidente en fin de soin.

 

Les déchets sont éliminés de manière adaptée, plateau et garrot sont mis à décontaminer, son soin est retranscrit dans le dossier patient sans erreur. Je dépose le tube et la feuille d’examen à l’accueil de l’EHPAD avant 9h30, heure à laquelle le chauffeur récupère tous les examens pour l’acheminement au laboratoire.

 

Je demande à l’étudiante de me faire part de son vécu de la situation et si ses objectifs ont été atteints ; elle m’explique s’être bien projeté dans le soin, ce qui fait qu’elle n’a pas oublié de matériel, son prélèvement a été efficace, elle a évité un accident d’exposition au sang (AES) et semble avoir respecté les règles d’asepsie. Cependant, elle dit ne pas avoir été à l’aise dans son positionnement et avoir manqué de communication avec le patient.

 

 

Question 1 (2 pts) – Citer et argumenter les 7 étapes de l’encadrement essentielles à l’apprentissage du stagiaire et au déroulement du soin.

 

Question 2 (5 pts) – Formuler les objectifs que l’étudiant doit atteindre au regard de la situation d’encadrement et de son niveau de formation.

 

Question 3 (7 pts) – Rédiger l’analyse critique de ce temps d’encadrement. A partir des 7 étapes de l’encadrement, argumenter vos réponses en vous appuyant sur vos connaissances concernant ces étapes de l’encadrement, les différentes postures pédagogiques de l’encadrant et les théories de l’apprentissage.

 

Question 4 (6 pts) – Analyser les résultats du soin réalisé par le stagiaire au regard des objectifs posés.

 


Source: IFSI de l’Eure