L’IDE de l’EHPAD (Etablissement pour Personnes Âgées dépendantes) entre dans la chambre de Monsieur T, ancien agriculteur, âgé de 96 ans. Sa femme vit également à l’EHPAD dans une autre chambre et tous les jours, ils ont plaisir à se retrouver pour le repas en salle à manger.

Il est 17h, Monsieur T est assis à côté de la fenêtre auprès du radiateur comme à son habitude, sa canne est posée debout contre le mur. Devant Monsieur T, se trouve sa table sur laquelle sont posés un verre et un pichet d’eau.
L’infirmière s’approche pour échanger quelques mots avec lui. Elle constate, aux pieds de Monsieur T, la présence d’une flaque d’eau.

Elle lui demande : « Monsieur T, avez-vous renversé de l’eau? ». II lui répond : « Quoi ? ». Elle lui redemande : « Avez-vous renversé votre verre? ». « Ah, non ! », lui dit-il.

Elle lui montre la présence de liquide sur le sol. Elle touche son pantalon et constate qu’il est mouillé. Par conséquent, elle prévient Monsieur T qu’il a besoin d’être changé et qu’il va devoir se lever pour aller dans la salle de bain.
Avec difficulté l’IDE parvient à le mettre debout et à l’amener au cabinet de toilette. En effet, Monsieur T n’apprécie pas les soins, il préfère qu’on le laisse tranquille, et par-dessus tout il déteste se laver.

Arrivé dans la salle de bains, Monsieur T s’assied sur une chaise. L’IDE l’informe qu’elle va le déshabiller : « Monsieur T, je vais vous enlever votre chemise. », en disant cela, elle commence à soulever le vêtement.
Mais il n’est pas content, les traits de son visage sont crispés, il dit : « Mais qu’est-ce que vous faites ? La douche est faite. Laissez-moi tranquille ». L’IDE lui explique: « Je ne vous fais pas la douche Monsieur T. Vous êtes mouillé, je dois vous changer car je n’ai pas le droit de vous laisser comme ça. Vous allez prendre froid. » Elle poursuit son soin en tentant doucement de lui enlever sa chemise.

Tout à coup, Monsieur T. s’énerve : il se ferme, a les sourcils froncés. Il s’agite en faisant des grands gestes et lève ses bras vers elle en essayant de la frapper. En haussant la voix, il gronde : « Non, non et non. Foutez-moi la paix. Allez ouste! ». L’IDE répond : « Allez Monsieur T. calmez- vous et laissez-vous faire. Ce ne sera pas long ». Mais cela n’y fait rien, il répond la même chose tout en continuant ses grands gestes. La soignante arrête le soin et pose la main sur son épaule. Elle s’approche de son oreille et lui dit tout en lui parlant doucement et à voix basse : « Calmez-vous Monsieur T. Que se passe-t-il ?». Il répond à nouveau : « Laissez-moi tranquille! Ah, mais alors! ». Elle rajoute très doucement : « Oui, Monsieur T. je sais que vous n’aimez pas la douche et que vous préfèreriez rester tranquille.. c’est bientôt l’heure du dîner, écoutez, Monsieur T, je vous propose de vous changer pour que vous soyez plus beau.». Il s’arrête net, la regarde, les yeux écarquillés, la bouche un peu entrouverte, les sourcils relevés, et lui répond : « Vous croyez ça? ». L’IDE poursuit : « Certainement, d’ailleurs, c’est pour ça que vous pourriez mettre une jolie chemise, vous seriez élégant pour aller dîner ce soir avec votre femme ». Soudain, il se met à rire et dit : « Ah bon! » avec un grand sourire, ses yeux se mettent à pétiller et se laisse alors déshabiller.