UE 2.9 – Processus tumoraux

Cancer de la prostate


 

I. Définition

Le cancer de la prostate est un cancer hormonodépendant. C’est le premier cancer et la deuxième cause (voire troisième selon les sources) de mortalité par cancer chez l’homme.

 

Un dépistage individuel est proposé aux patients entre 50 et 75 ans voire plus tôt si le patient présente des facteurs de risque (ethnie ou hérédité). 

 

 

II. Physiopathologie

La prostate est une glande formée d’un épithélium glandulaire, à sécrétions endocrine et exocrine, traversée par l’urètre.

 

Le cancer de la prostate est une maladie qui se développe à partir de cellules de la prostate initialement normales qui se transforment et se multiplient de façon anarchique, jusqu’à former une masse appelée tumeur maligne.

 

90% des cancers de la prostate sont des adénocarcinomes ; ils se développent à partir des cellules qui constituent le tissu de revêtement de la prostate (cellules épithéliales).

 

 

III. Facteurs de risque

Les facteurs de risque du cancer de la prostate sont les suivants :

  • Âge
  • Origine ethnique (incidence élevée chez les afro-antillais)
  • Hérédité
  • Alimentaires ?

 

 

IV. Signes

Examen clinique : induration au toucher rectal (palpation glande prostatique)

Biologie : augmentation du PSA (Prostatic Specific Antigen). En revanche, un résultat élevé ne signifie pas forcément qu’il existe un cancer (il peut s’agir d’une hypertrophie bénigne de la prostate, une inflammation ou une infection de la prostate). Il peut également être normal en cas de cancer de la prostate.

 

Biopsie de prostate afin d’établir le diagnostic de cancer de la prostate. C’est l’examen clé du diagnostic. Elle est réalisée si le toucher rectal fait évoquer un cancer et/ou si le PSA augmente au fil du temps. Elle est réalisée au cours d’une échographie transrectale. 

 

Symptômes urinaires : troubles mictionnels, douleurs mictionnelles, pollakiurie, dysurie, douleurs lombaires, hématurie

Symptômes généraux (souvent présents lors de métastases) : douleurs osseuses, AEG, anémie, perte de poids

 

 

V. Examens complémentaires

Le bilan d’extension peut nécessiter des examens complémentaires :

  • Scanner abdomino-pelvien : recherche adénopathie, anomalie osseuse
  • Scintigraphie osseuse : recherche métastase osseuse
  • IRM prostatique : recherche extension locale, adénopathie

 

 

VI. Classification TNM

T1 : tumeur limitée à la prostate et sans anomalie au toucher rectal

T2 : tumeur avec anomalie au toucher rectal, touchant un ou deux lobes de la prostate

T3 : montre un débordement de la capsule prostatique (avec ou sans atteinte des vésicules séminales)

T4 : montre une atteinte des organes voisins (vessie, rectum, os)

 

N1 : cancer avec atteinte ganglionnaire régionale

M1 : cancer avec atteinte métastatique (essentiellement osseuse)

 

 

VII. Pronostic 

Cancer localisé 

  • 60 à % de survie sans progression biologique à 5 ans
  • 90% de survie globale à 15 ans

 

Cancer localement avancé

  • 40% de survie sans progression biologique à 5 ans

 

Cancer métastatique

  • 18 mois de survie sans progression (phase hormono sensible)
  • 15 mois de survie dans la phase hormono-résistante

 

Score histo-pronostique de Gleason : score qui attribue deux chiffres lors de l’examen au microscope du tissu de la prostate permettant. Il permet de donner un score du tissu prostatique bénin au plus agressif.

 

 

VIII. Traitements

Plus le cancer est dépisté tôt sans envahissement à distance, plus les chances de guérison sont élevées. Les traitements dépendent de l’âge, de l’espérance de vie et du stade du cancer.

 

Surveillance active : le traitement n’est pas systématique, il est possible de surveiller le cancer sans traiter d’emblée (cancer peu évolutif, sans symptôme, toucher rectal normal, cellules peu agressives …).

 

Prostatectomie : ablation chirurgicale de la prostate et des vésicules séminales

  • Indications : cancer de prostate localisé
  • Risque d’impuissance et d’incontinence urinaire post-opératoire

 

Radiothérapie externe : rayonnement à haute énergie pour détruire les cellules cancéreuses

  • Indications : cancer de prostate localisé ou ayant franchi les limites de la prostate mais sans extension à distance, sur des métastases douloureuses pour diminuer la douleur
  • Souvent associée à une hormonothérapie
  • Irritation cutanée, fatigue, irritation de la vessie, troubles digestifs, sang dans les selles, impuissance

 

Curiethérapie : irradiation grâce à des grains radioactifs insérés directement dans la prostate sous contrôle échographique

  • Indications : cancer peu évolué, localisé ou dans certains cas associés à d’autres traitements
  • Irritation du rectum, de la vessie, impuissance

 

Hormonothérapie : médicaments ou ablation chirurgicale des glandes testiculaires (castration chimique ou chirurgicale) afin de réduire la production de testostérone.

  • Indications : cancer non localisé à la prostate ou en cas d’échec, d’insuffisance ou en complément d’un autre traitement
  • Impuissance, bouffées de chaleur, décalcification osseuse

 

Traitement de la douleur si nécessaire.

 

 

IX. Surveillance

Toucher rectal annuel

Dosage de PSA sérique semestriel pendant les quatre années après le cancer puis annuel ensuite

 

 


Pour résumer ..

 


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Sources: Pathologies et thérapeutiques en soins infirmiers, Kim Quintero Y Perez, 2018, Elsevier Masson / Mémo guide infirmier, Pascal Hallouët, 2017, Elsevier Masson / Diplôme infirmier, Tout le semestre 4 et 5, 2018, Sup’Foucher / Guide pratique infirmier, Perlemuter, 2020, Elsevier Masson / Réussir tout le diplôme infirmier, 2019, Vuibert / e-cancer.fr

 

Mis à jour le 07/05/2020